1. Chevalier blanc contre chevalier noir
Par le JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0206/020620_sunmicrosoft1.shtml
Jeudi 20 juin 2002

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C'est sans doute sur le terrain de l'image que l'opposition est la plus permanente entre les deux géants. Logique: sur le papier, Sun présente toutes les qualités requises pour assurer le face-à-face avec Microsoft et sait particulièrement bien jouer sur les signes qui réaffirment ce rôle aux yeux du monde.

Inventeur de Java, une technologie multi-plate-forme (donc anti-Windows), initiateur d'un univers technologique (le
modèle J2EE) considéré comme un "standard", Sun est aussi le propriétaire de Star Office, l'alternative à Microsoft Office. C'est également l'entreprise qui, aux côtés d'AOL, a repris les actifs de Netscape, victime justement de l'affrontement avec Microsoft sur le terrain des navigateurs Web. Ajoutons à cela une culture Unix et un discours qui fait la part belle aux technologies ouvertes, aux standards, à la communauté du logiciel libre... La panoplie semble plutôt complète pour se poser en éditeur anti-Windows, anti-monopole, anti-propriétaire, bref, anti-Microsoft.

La pratique est bien entendu plus ambigue. Moins évidente. J2EE comme Java ne sont pas vraiment des standards mais plutôt des technologies ouvertes à des partenaires sous le contrôle minutieux de Sun. Ce qui n'a pas échappé à un Linus Torvalds. Dans son ouvrage, "Il était une fois Linux", le père de Linux lance d'ailleurs plusieurs coups de patte sur Sun et ses modèles de licence. " En tentant de contrôler l'environnement Java, Sun Microsystems l'a pratiquement tué. Java reste un produit raisonnablement correct, mais il n'a certainement pas pu donner tout son potentiel ", lance l'intéressé.

De fait, si la firme joue régulièrement sur sa proximité culturelle avec la communauté du libre, celle-ci ne lui rend pas forcément... Récemment, une polémique a ainsi opposé des représentants du logiciel libre à ceux de Sun. En substance, les premiers reprochent aux seconds de nier les vraies capacités de Linux en le cantonnant à des serveurs d'entrée de gamme, cela bien entendu pour protéger Solaris, l'Unix maison.

Ces accros ne suffisent toutefois pas à salir l'amure de chevalier blanc que Sun s'est peu à peu constitué. D'autant, qu'en face, Microsoft lui facilite largement le travail. Le procès anti-trust et les autres procédures juridiques en cours, certaines ayant d'ailleurs été activées par Sun, enferme la firme de Redmond dans son image d'éditeur-carnassier et auto-entretiennent l'opposition.

Sur le terrain de l'image donc, Sun s'en tire pour le moment indéniablement mieux que son concurrent. Se pose toutefois une question assez légitime: à force de se définir par rapport à Microsoft, Sun ne prend-t-il pas le risque d'associer trop intimement son identité à cette opposition ?

Lire aussi :
2. Microsoft Office versus StarOffice

[Rédaction, JDNet]



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