Code Unix: les
"preuves" de SCO tournées en dérision par la communauté Linux
Par JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0308/030822_scolinux.shtml
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Vendredi 22 août 2003
Deux jours seulement après la divulgation
par SCO, lors d'une conférence à Las Vegas, des parties
de code Unix qui auraient été copiées dans le système
d'exploitation Linux, le mouvement Open Source jette le doute sur
les affirmations de l'éditeur.
En voulant faire la preuve des accusations
portées contre IBM et l'ensemble des utilisateurs de Linux
dans un cadre commercial, SCO s'est en fait exposé aux critiques
et aux moqueries: d'après plusieurs acteurs du monde du logiciel
libre ayant eu accès aux slides de la présentation, les
codes prétendument plagiés... n'appartiendraient pas à
SCO !
Coup
de théâtre manqué pour SCO
Durant la conférence, SCO
a choisi de dévoiler deux échantillons du code Unix System
V, qui, comparés au code Linux, devaient lui permettre de convaincre
des similitudes existant entre l'un et l'autre. Malgré toutes les
précautions mises en oeuvre par SCO, qui avait masqué une
partie du code présenté et fait signer une clause de non-divulgation
aux spectateurs de la conférence, des photos des slides concernant
le premier exemple de code ont été diffusées dès
mardi par le journal allemand Heise. Le second exemple de code a par la
suite été dévoilé par SCO à IDG News
Services.
En décodant
les caractères grecs (à l'aide d'un simple changement de
police) utilisées pour brouiller une partie des lignes de code
diffusées, Bruce Perens, fondateur de l'organisation Open Source
Initiative, aurait découvert que le premier
exemple de code viendrait d'un logiciel placé sous licence Open
Source BSD.
Selon le développeur, le code présenté aurait pour
origine le pare-feu Berkeley Packet Filter (BPF), un logiciel développé
par le laboratoire Lawrence Berkeley.
Selon Bruce Perens, le code ayant été légalement
copié à la fois dans Unix et dans Linux, il est donc parfaitement
normal de trouver des similitudes entre ceux-ci, SCO ne possédant
en aucun cas des droits sur ces lignes de code.
Les preuves sont encore à faire
La deuxième portion de code
concernait quant à elle les fonctions d'allocation de mémoire
implémentées dans Unix System V. SCO s'était attaché
à mettre en avant la ressemblance entre ce code et certaines lignes
du kernel. Selon Bruce Perens, cette portion appartiendrait à un
code placé sous licence Open Source d'abord par AT&T (ancien
propriétaire de Linux), puis en 2002 par
SCO lui-même, alors nommé Caldera. La retranscription du
code dans le noyau Linux serait donc légale, affirme le développeur.
En outre, M. Perens fait état de nombreuses
erreurs de codage, qui empêcheraient selon lui de compiler le code
présenté. "Il ne peut pas s'agir d'une portion de code
Linux", affirme-t-il.
La réponse de SCO ne s'est
pas faite attendre. Le porte-parole de la société a affirmé
que celle-ci connaissait exactement les portions de code Unix sur lesquelles
portent ses droits, et n'aurait cité ces deux exemples figurant parmi
de nombreuses autres violations. Suite à l'échec de la conférence,
SCO doit néanmoins encore prouver qu'il est bien le propriétaire
de portions de code copiées illégalement dans Linux, une mission
délicate selon les experts, au vu des échanges réalisées
entre les communautés Unix et Linux depuis des années.
[Anne Vergé, JDNet]
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