Rémy Cointreau
optimise ses processus de gestion et de prévision des flux logistiques
Par JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0312/031217_cointreau.shtml
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Mercredi 17 décembre 2003
Face à un réseau
de distribution et de filiales de production qui s'étoffe à
travers le monde, la direction du groupe Rémy Cointreau a décidé,
en 2002, de passer d'une structure décentralisée à
une structure matricielle. L'objectif étant de mettre à disposition
des filiales un maximum de moyens, de créer des synergies entre elles,
de dégager des économies d'échelles et d'investir dans
le développement des marques.
Cette réorganisation passait en revanche par la création conjointe
d'un service clients pour centraliser la réception des commandes
et d'une structure en charge de la gestion des flux.
Un
manque d'efficience certain
"Dans la réflexion menée pour atteindre cet objectif,
la place de la supply chain s'est révélée
très importante, explique Jean-Claude Ferreira, directeur supply
chain et service clients du groupe Rémy Cointreau. L'étude
qui a ensuite été engagée pour évaluer l'efficience
de la chaîne logistique a révélé un manque
d'efficience certain, qui nous positionnait mal par rapport à nos
clients et à nos concurrents. Ces points noirs étaient tout
d'abord le manque de fiabilité sur les délais de mise à
disposition convenus, un délai de livraison trop long (30 jours)
et une politique de déploiement de stocks mal gérée
(nous avions trop de stocks)". Il était donc urgent, suite
à cet audit, de trouver une solution - informatique en l'occurrence
- qui résolve cette double carence, en termes de service clients
et de gestion de flux.
Une sélection ardue
Le problème identifié et le cahier des charges fonctionnel
rédigé, il ne restait plus qu'à trouver un prestataire
capable de fournir une solution complète
Première
déception : lors de l'appel d'offres lancé, aucune société
n'a été capable de prendre en charge un plan sur trois ans
englobant les deux dimensions. Le choix s'est finalement porté
sur Manugistics pour la mise en place de l'outil de gestion et de planification
des stocks - Oracle manufacturing scheduling (OMS) - et JDEdwards pour
l'outil de gestion des commandes -
Advanced Planning Scheduling (APS).
Pour le choix de l'intégrateur, même problème, impossible
de trouver un prestataire qui puisse - de manière fiable - assurer
ce double projet. C'est Unilog, déjà partenaire de Cointreau,
qui a finalement été désigné comme leader
sur le projet, secondé par Valtech pour la mise en place de l'APS
(gestion de la demande, optimisation des règles de gestion de stock,
outils de planification sous contrainte).
Trois modèles
collaboratifs pour un projet à l'échelle mondiale
L'ensemble du projet repose sur une plate-forme EDI installée par
la société Illicom, afin de faciliter les échanges
entre les différents acteurs de l'entreprise et les partenaires,
y compris le réseau mondial de distribution Maxxium, créé
avec l'écossais Highland Distillers et l'américain Jim Beam.
" Nous avons défini trois modèles collaboratifs. Le
premier est adapté à notre filiale aux Etats-Unis. Il est
le plus complexe car c'est celui qui prend en compte le plus d'acteurs
différents. Pour ce modèle, nous partons de l'historique
des facturations clients pour faire les prévisions des commandes
des grossistes, remonter à des prévisions de ventes et ensuite
créer une simulation de stocks. Ce pilote est opérationnel
depuis début juin 2003", explique Jean-Claude Ferreira.
Le deuxième modèle est plus simple et est adapté
au marché français qui compte un échelon de moins
: les acteurs sont les sites de production et les détaillants.
Le troisième modèle concerne les marchés couverts
par les structures de distribution (au Japon, en Espagne, en Nouvelle-Zélande
),
directement en lien avec les clients directs.
"Début
2004, l'ensemble du groupe sera opérationnel. Le système
nous permet d'avoir une vision globale de l'activité de chacune
de nos filiales, qui sont par ailleurs très indépendantes.
Tous les acteurs ont les mêmes informations, où qu'ils soient.
Les utilisateurs américains ont la même visibilité
que les autres managers. En terme de planification, les prévisions
de besoins sont plus simples à mettre en place et de la France,
nous pouvons vérifier les réponses que chaque site fait
aux demandes. Par conséquent nous pouvons à présent
avoir une démarche "push" d'animation du processus
en y injectant des informations sur le marché, pour être
plus réactif à la demande", précise Jean-Claude
Ferreira.
La visibilité
du marché au cur de la réussite
Les indicateurs mis en place ont rendu leurs premiers résultats
: le taux de fiabilité des prévisions est de 90% et le taux
de service client lié à la fiabilité des délais
- principal point de reproche des clients auparavant - a atteint un taux
plus que satisfaisant : 92%. En revanche, les 70% de performances de gestion
des stocks visés ne sont pas encore atteints.
"La visibilité
que nous avons obtenue avec ce projet nous a révélé
un business différent de celui que nous évaluions
auparavant. Elle nous a permis d'identifier un nouveau levier qui est
le partage de la gestion des stocks avec les grossistes. Les économies
d'échelles engendrées permettront d'investir plus dans les
budgets publi-promotionnels", analyse Jean-Claude Ferreira.
En parallèle de ce projet, qui touche à sa fin, le fabricant
de spiritueux prévoit dès janvier 2005 d'externaliser les
stocks de tous ses produits sur une plate-forme unique située à
Angers et gérée, de la réception de la commande à
l'expédition, par le Groupe Mory. Encore un cas où l'externalisation
est choisie pour répondre à un manque de performance dans
la gestion des stocks.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé
[Philippine Arnal, JDNet]
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