Aux dires des cabinets d'analyse, les dépenses
dédiées aux systèmes de stockage devraient réaliser
un bond dans les prochaines années. Dans un récent rapport le Meta
Group table sur une croissance des budgets consacrés au stockage de l'ordre
de 70% d'ici 2012. Selon l'institut, l'enveloppe dédiée à
ce poste représenterait déjà 50% des coûts IT d'une
entreprise en moyenne.
Ces études préfigurent-elles une montée en puissance des projets
informatiques sur ce terrain. L'avenir le dira. En attendant, avant d'initier
tout projet, il est important de bien avoir en tête les dernières grandes
tendances qui touchent le marché des solutions. Trois évolutions
profondes sont notamment à prendre en compte.
> La
montée en puissance de Linux
Première observation des analystes :
une utilisation croissante de Linux comme socle des environnements... et ceci
au détriment des systèmes Unix. Cette tendance qui devrait se poursuivre
en 2004 s'explique en premier lieu par le caractère peu onéreux
de cette alternative Open Source, même si elle nécessite souvent
de faire appel à des prestations de support technique supplémentaires.
Mais l'intérêt de cette solution pour le monde du stockage résiderait
surtout dans l'étendue des grammes de serveurs auquelle elle donne accès.
Linux est en effet supporté aussi bien par des systèmes de type
mainframe, que par des machines de moyenne gamme ou des postes de travail (PC).
Ce qui, notons le, n'est pas forcément le cas de ses principaux concurrents
(Unix et Windows).
> Des serveurs de plus
petites taille
Aux côtés des environnements
de centres de données traditionnels, comme les produits zSeries (IBM) ou
Superdome (HP), les observateurs constatent en outre une montée en puissance
de serveurs de stockage de plus petite taille. Baptisés serveurs en lame,
ils présentent comme principal avantage d'offrir une architecture extrêmement
souple.
L'entreprise ayant opté pour cette catégorie de produits peut en effet adapter
son architecture en fonction des besoins d'archivage auxquels elle doit faire
face. Pour ce faire, il lui suffit d'ajuster le nombre de ses serveurs en lame
- classiquement installés dans une baie. Et, si l'un d'eux tombe en panne, nul
besoin de mettre l'ensemble de l'infrastructure hors service, seule la brique
défaillante sera momentanément arrêtée.
> L'apport de la standardisation
Enfin, l'entrée du XML dans le monde
du stockage devrait contribuer dans un avenir proche à faciliter l'administration
des systèmes, souligne de concert les cabinets d'analyse. Parmi les propositions
de standards avancées dans ce domaine, on compte notamment le DCML (pour
Data Center Markup Language). Mis au point par le consortium du même nom,
ce langage a pour but de faciliter l'interopérabilité des solutions.
Le
projet DCML est soutenu par la plupart des grands acteurs du secteur, Dell, IBM,
BMC, Hitachi et HP notamment. Grand absent de cette initiative : Microsoft
qui, depuis la mise en oeuvre de sa stratégie visant à se positionner
aux côtés de ces fournisseurs, s'est lancé dans l'élaboration
de sa propre spécification XML en la matière (le System Definition
Model).
[Antoine Crochet-Damais, JDNet]