Le no code : un marché structuré en quête de démocratisation des usages
Qu'est devenu le no code en dix ans ? L'écosystème est loin d'avoir disparu, il a beaucoup évolué et s'est structuré.
En France, ce sont 11 000 personnes qui s’activent dans un canal public Slack autour de ces sujets. Pas un GAFA ne développe ou ne rachète des start-up no code. Si certaines entreprises ou solutions ne sont pas encore exemptes de disparaître, le marché se structure autour d’acteurs bien installés comme Webflow, Bubble, Elementor, Wordpress ou Airtable. Un écosystème de solutions qui reste pourtant peu démocratisé dans les usages des entreprises.
Pourtant, les usages sont nombreux et permettent à un collaborateur ou une équipe ayant une idée de pouvoir se lancer en s’affranchissant en grande partie des facteurs temps, budget, ressources et même compétences.
Tester des idées plus vite
Pour faire naître l’innovation en entreprise, il faut réussir en effet à construire cette culture commune, et surtout réussir à libérer la créativité de ses contraintes. Les outils no code, accessibles sans compétences techniques, apportent une aide précieuse pour libérer l’innovation et tester ses idées plus facilement à tous les niveaux de l’entreprise, en interne comme en externe. C’est d’ailleurs l’un de ces principaux cas d’usage : soutenir l’innovation pour lancer rapidement des prototypes/preuves du concept ou créer des dispositifs d’activation éphémères. En effet, avec seulement 0,3% de la population mondiale sachant coder selon les estimations d’IDC, développer une application nécessite beaucoup de ressources (compétences, budget, temps). Le no code vient donc en soutien à l’innovation des entreprises car il permet d’impliquer en compétence directement les équipes métiers, et ainsi réaliser leurs idées plus rapidement pour les tester dans leur processus métiers ou sur le marché.
Illustration ? Lors de l’acquisition de l’agence d’innovation Fabernovel par EY, les équipes RH ont réfléchi à un dispositif d’engagement gamifié pour faciliter les échanges entre les personnes rejoignant les bureaux de Fabernovel et celles déjà présentes. En quelques jours, les équipes RH ont pu créer une application éphémère et concevoir une trentaine de challenges sans coder à l’aide de l’outil Glide.
Optimiser des processus internes
Le marché du no code s’est aussi développé pour aider à résoudre des problématiques propres à chaque métier pour optimiser leurs processus internes ou encore automatiser des tâches répétitives. Associé aux avancées des IA génératives, le no code peut aller encore plus loin - dans la complexité des cas d’usage, tel que la génération de landing page à partir d’un prompt. Le laboratoire pharmaceutique Takeda France a, par exemple, déployé une plateforme à destination de tous les collaborateurs permettant de trouver l’ensemble des passerelles disponibles entre les métiers, mais également son parcours de formation personnalisé en fonction de son profil métier et ses recommandations de développement pour évoluer d’un métier à l’autre. Une plateforme réalisée en no code puisque les outils propriétaires existants ne permettaient pas autant de personnalisations.
Collaborer avec la DSI
Qui dit solution utilisable sans compétence technique ne veut pas dire pour autant “shadow IT”, expression souvent utilisée pour désigner les achats de solutions IT sans consultation de la direction des systèmes d’information qui avait explosé notamment avec le début des logiciels SaaS. En effet, la DSI joue un rôle de conseil indispensable pour les métiers dans l’accompagnement au choix des applications, pour être conforme au RGPD et garantir un cadre de gouvernance et de contrôle de l’entreprise. Savoir qui maintient l’application ? Quelles sont les règles de priorisation des applications ? Comment sont délivrés les accès ? Comment sont gérées les données ?
Cela ne veut pas dire non plus que certaines solutions ne nécessitent pas un accompagnement et un temps de formation - les designs et environnements étant tous différents.
Et si finalement le produit idéal était celui que l’on peut tester facilement et faire évoluer rapidement en no code avant d’être déployé en développement low code ou code personnalisé ? Une fois la preuve de concept (POC) validée, il est en effet intéressant de se poser la question de poursuivre le projet et son passage à l’échelle en développement maison si la technologie est structurante pour l’entreprise. Cela permet non seulement de maintenir le contrôle sur un actif crucial, mais également d'éviter de se retrouver prisonnier d'une solution externe.
L’écosystème no code est foisonnant et se structure. Des solutions accessibles (qui ne sont pas toutes si simples) offrent une rampe de lancement pour les entreprises de toutes tailles pour favoriser leur innovation.