Vendredi 17 mars 2000
Fireclick, ces français qui enflamment la Valley
Positionnée sur la navigation accélérée, la start-up américaine, créée par trois français, commercialise sa solution. Et s'apprête à débarquer en Europe.
Cela
commence comme l'une de ces nombreuses légendes qui abreuvent
la Silicon Valley. En novembre 1998, trois jeunes étudiants
de Stanford, réunis dans une chambre du campus, décident de
lancer une start-up. Cette fois, il s'agit pourtant de trois
français partis finir leurs études à la sortie de l'Ecole
Polytechnique.
La start-up se nomme Fireclick
et s'attaque au vaste marché de la navigation accélérée. 18
mois plus tard, le rêve français devient réalité
"Notre solution, le logiciel Blue Flame, s'installe sur le
serveur d'un site d'e-commerce et détecte les pages les plus
consultées. Lorsqu'un nouvel utilisateur arrive sur le site,
les pages fréquemment visitées sont automatiquement chargées
sur l'ordinateur. L'utilisateur peut alors y accéder beaucoup
plus rapidement", explique Xavier Casanova, l'un des trois
fondateurs de Fireclick. "L'installation du logiciel se fait
en quelques minutes sur le serveur du site marchand. Il est
compatible avec la quasi-totalité des browsers, il n'y a donc
pas de restriction côté utilisateur."
Blue Flame, dont le lancement est prévu pour le 20 mars prochain,
sera vendu aux sites marchands au tarif de 900 dollars par
million de pages servies par mois. Un autre logiciel, prévu
pour juillet, s'adressera spécifiquement aux sites de taille
plus modeste. Et malgré la concurrence d'Akamai
ou d'Inktomi,
Fireclick affiche une belle ambition.
Basée à Los Altos -au cur de la Silicon Valley- la société
souhaite ainsi s'implanter en Europe dans le courant de l'année
et envisage de passer de 20 à 80 employés d'ici la fin 2000.
L'introduction en Bourse est, quant à elle, prévue pour fin
2001.
Pour Xavier Casanova, l'environnement de la Silicon Valley
n'est pourtant pas étranger à cet optimisme : "A Stanford,
une idée se transforme en entreprise. Nous avons été littéralement
entraîné par la frénésie Internet". Une frénésie doublée de
ténacité. Avec Stephane Kasriel et Jean-Pascal Krametz, il
développe jusqu'en février 1999 un premier prototype, reçu
de manière positive par des clients potentiels. Vient alors
l'épineuse recherche d'investisseurs. "Nous y sommes allés
au culot, en abordant des dirigeants d'entreprise à la sortie
des conférences sur le commerce électronique. Nous leur disions:
donnez-nous 15 minutes de votre temps. Si cela ne vous intéresse
pas, on ne reviendra plus jamais
"
Et la tactique paye. En mai 1999, Fireclick lève ainsi 1 million
de dollars auprès d'un business angel, Steve Harari, et d'Atlas
Venture, un fond de capital-risque qui amène aux commandes
un PDG expérimenté. "J'ai tout de suite été attiré par le
projet car le besoin de vitesse sur le net est énorme. Et
Blue Flame résout le problème de manière élégante", souligne
Ram Srinivasan, l'actuel PDG de Fireclick, "D'autant que j'aime
travailler avec de jeunes entrepreneurs passionnés, qui apportent
des perspectives réellement nouvelles".
En janvier 2000, Fireclick a bouclé sa seconde levée de fonds
avec cette fois 11 millions de dollars et l'arrivée au tour
de table de Menlo
Ventures et Thomas
Weisel Venture Partners.
Quels conseils Xavier Casanova donne-t-il aux jeunes qui veulent
se lancer dans l'aventure? " Les qualités les plus importantes
sont le culot et la ténacité, mais sans pour autant se prendre
au sérieux. C'est aussi une question de chance : il
faut se trouver au bon endroit, au bon moment... " Ultime
consécration pour les 'frenchies': Fireclick fera bientôt
l'objet d'une étude de cas à Stanford. [Samuel
Kissous à San Francisco, pour le JDNet]
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