Actualité / Finance
Samedi 15-Lundi 17 janvier 2000

AOL-Time Warner: les capitaux risqueurs français saluent la consécration de la net-économie

"A marquer d'une pierre blanche". Le rachat du géant de la communication Time Warner, vieux de 80 ans, par le fournisseur d'accès AOL né en 1984, soulève le même commentaire de la part des acteurs du capital risque français. Ils estiment par là que l'économie est définitivement rentrée dans une nouvelle ère avec ce rachat d'un acteur de l'audiovisuel traditionnel par une compagnie internet.
Bernard Maitre de Galileo Partners estime même que l'opération va déclencher une prise de conscience chez les start-ups du net qui n'hésiteront plus à s'associer avec des géants d'autres secteurs. Mais selon lui, cette fusion était rendue obligatoire avant tout en raison de la mauvaise trajectoire empruntée par AOL avec son système d'abonnement à internet. "Je l'avais dit il y a 6 mois dans mon livre: le business model d'AOL basé sur le paiement de l'accès n'est pas viable. AOL s'en est rendu compte et tente donc par ce rachat de se rapprocher d'un modèle unique ".
Une analyse partagée par Maurice Khawam, directeur de participations chez Apax Partners: "Selon moi cette fusion donne raison à Yahoo qui a énormément misé sur le contenu". Les capitaux risqueurs sont d'ailleurs unanimes pour louer le modèle de Yahoo qui "saura s'adapter à cette nouvelle donne". Un avis bizarrement peu partagé par les analystes boursiers Outre-atlantique qui estimaient à chaud, mardi, que Yahoo venait de rater le virage de l'internet par câble. " Premièrement le cable n'est pas encore là, tempère Bernard Maître. De plus Yahoo avec sa capitalisation a largement de quoi faire des acquisitions pour se défendre. La fusion leur met un peu de pression, mais rien n'est perdu".
Maurice Khawam va dans le même sens en expliquant que "Yahoo n'avait même pas forcément besoin de racheter un grand groupe. (NDLR : Disney avait été immédiatement évoqué après la fusion AOL-TW). Il suffit de quelques acquisitions bien ciblées pour étoffer son contenu. En plus, lorsque les gens auront internet par le câble rien ne leur interdira d'aller sur yahoo".


Le mot contenu revient en tout cas souvent dans la bouche des investisseurs. "C'est d'ailleurs ce qui me gêne par rapport aux start-ups françaises qui en fournissent. Car elle ne pourront jamais rivaliser avec Time Warner car étant trop jeunes. Les sociétés de contenu déjà existantes et principalement américaines, sortent renforcées de cette fusion", explique Vincent Monziol, de Ventech. Les start-ups de contenu seraient-elles donc condamnées ?. "Non, estime Florence Ribes de Leonardo Finance, on aura toujours besoin de contenu et il existera toujours des niches pour les start-ups. Il y aura inévitablement des rapprochements ou des fusions mais on ne peut pas se passer de contenus spécifiques". "Je crois même que l'innovation va continuer de plus belle" ajoute Christophe Chausson de Chausson finance. "Regardez le site de la Fnac par exemple qui est un des grands acteurs du monde réel. Son site n'est pas révolutionnaire, les start-up peuvent faire aussi bien. En revanche je pense que cette fusion va accélérer la convergence internet-télévision. Et cela profitera à des start-up spécialisées comme Canalweb ou filmfestival.com par exemple".
Quant à savoir si une fusion du même type pourrait avoir lieu en Europe, les avis sont très partagés. "Integra, la société la plus capitalisée du Nouveau marché, possède 800 millions d'euros en caisse. On ne s'offre pas TF1 ou Canal plus avec cela. On a quelques années de retard sur les Etats-unis dans ce domaine. Même si le modèle de développement n'est pas forcé d'être le même", amalyse Christophe Chausson. "Effectivement, lui répond Maurice Khawam, mais d'ici 12 à 18 mois les sociétés introduites au Nouveau marché vont pouvoir rivaliser avec les gros de l'industrie traditionnelle et éventuellement faire des acquisitions. Le Club Med par exemple ne coûte "que" 10 milliards après tout." [Jérôme Batteau, JDnet]

Au sommaire de l'actualité


 

 

Dossiers

Marketing viral

Comment transformer l'internaute en vecteur de promotion ? Dossier

Ergonomie

Meilleures pratiques et analyses de sites. Dossier

Annuaires

Sociétés high-tech

Plus de 10 000 entreprises de l'Internet et des NTIC. Dossier

Prestataires

Plus de 5 500 prestataires dans les NTIC. Dossier

Tous les annuaires
 
 

Sondage

Ce qui vous a le plus embêté avec le bug de Google :

Tous les sondages