Samedi 4 - Lundi 6 mars 2000
Liberty Surf valorise son abonné à 6.000 euros Le gendarme de la Bourse a mis en garde le public et les sociétés contre des "personnes peu scrupuleuses", qui utilisent l'internet pour inciter à acheter des produits financiers.
Le gendarme de la Bourse a mis en garde le public et les sociétés contre des "personnes peu scrupuleuses", qui utilisent l'internet pour inciter à acheter des produits financiers.
6.000 euros. C'est donc le
prix fictif d'un abonné Liberty Surf après l'annonce
par la société de son introduction le 16 mars
sur le marché à réglement mensuel de
la Bourse de Paris. Comme l'ont confirmé ses dirigeants,
l'opération portera sur 12.637.271 actions dont 10.988.931
nouvelles et 1.648.340 provenant d'une éventuelle option de
surallocation.
Une offre à prix ouvert portera sur 1.098.893 actions, soit
10% du total (hors option de surallocation) et un placement
global portera sur 9.890.038 actions pour un prix compris
entre 35,5 et 41 euros. La société compte ainsi lever entre
448 et 518 millions d'euros. Avec un prix milieu de fourchette
de 37,75 euros, l'opération valoriserait la société
à près de 23 milliards de francs. A titre comparatif,
le fournisseur d'accès gratuit italien Tiscali valorise
son abonné à prés de 10.000 euros et
l'Espagnol Terra Networks à près de 18.000 euros.
L'accord T-Online Club-internet débouchait sur un abonné
à 7.600 euros un chiffre qui sera peut-être revu
à la hausse.
Pour ce qui est de la répartition du capital, Europ@web,
holding de Bernard Arnault et le groupe de distribution britannique
Kingfisher disposeront de 38,84% après l'introduction.
Pierre Besnainou, le PDG du groupe Liberty Surf a par ailleurs
précisé qu'un lock-out était activé
et que les deux actionnaires s'étaient engagés
à conserver leur participation pendant au moins un
an.
La société qui a réalisé l'an
dernier un peu plus de 6 millions d'euros de chiffre d'affaires
a aussi précisé que l'équilibre financier
était attendu pour 2003. "Même si, selon
Pierre Besnainou, certains secteurs seront peut être
bénéficiaires avant les autres". Car le
groupe a enregistré une perte nette de 24,4 millions
d 'euros pour sa première année d'existence.
La COB ayant d'ailleurs noté dans son prospectus "l'absence
d'historique de la société" et le fait
que "la société s'attendait à subir
des pertes significatives".
Liberty Surf va en
effet rapidement mettre en place une machine de guerre pour
développer ses trois modes de revenus à savoir
l'e-commerce, la publicité et les télécommunications.
Pour la publicité qui a généré
38% des recettes l'an dernier (2,2 millions d'euros) le groupe
s'appuiera sur ses différents portails que sont Liberty
Surf (700.000 abonnés dont 400.000 actifs et 23 millions
de pages vues en janvier 2000), Nomade (23,2 millions de pages
vues pour janvier 2000) et Respublica (5,6 millions de pages
vues pour janvier 2000) avec des taux de réalisation
publicitaire de 50%. Le groupe visant 1070 millions de pages
vues pour 2000. Pierre Besnainou précisant que le potentiel
de développement de l'audience était énorme
dans la mesure où "93% des utilisateurs de Nomade
n'avaient pas de compte chez Liberty Surf".
Pour élargir sa base de données, Liberty Surf
comptera donc sur le réseau "réel"
de Kingfisher/Darty sachant qu'en 1999, 34% des nouveaux entrants
provenaient du circuit de distribution du groupe britannique.
Le groupe devrait aussi entamer une politique "agressive"
de marketing et de publicité tout en fidélisant
son audience actuelle. Les multiples investissements dans
des sites de contenu et d'e-commerce réalisés
par Europ@web au cours des derniers mois devraient donc lui
permettre d'étoffer les portails. QXL pour les enchères,
Datek online pour la finance ou Sportal pour l'information
sportive sont des exemples parmi d'autres.
Pour son contenu à l'étranger Liberty Surf a
par ailleurs acquis le portail espagnol Hispavista. Pierre
Besnainou insistant d'ailleurs sur le fait que la majeure
partie du développement européen de Liberty
Surf serait concentré sur l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie
et l'Angleterre.
Le groupe devrait d'ailleurs devrait faire jouer son option
d'achat sur le fournisseur d'accès anglais Xstream
dont il détient déjà 10% et qui dispose
d'une base de 600.000 comptes majoritairement dans les pays
scandinaves et en Angleterre.La date butoir pour lever l'option
est le 31 mars et l'investissement devrait s'élever
à 63 millions d'euros.
L'autre grand chantier concernera l'une des activités
les plus rentables du groupe, à savoir la télécommunication.
Les recettes de ce secteur ont constitué 48% du chiffre
d'affaires de la société en 1999 principalement
grâce à l'acquisition en novembre 1999 de 51%
du capital de l'opérateur AXS Telecom. Liberty Surf
a d'ailleurs acheté les 49% restants au mois de janvier
2000.
Cette opération permet notamment à Liberty Surf
de conserver une part plus importante des paiements relatifs
aux communications locales versées par les abonnés
à son service d'accès à internet.
Le groupe prévoit ainsi de réaliser environ
51,2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2000 pour son
pôle télecommunications et pour un chiffre d'affaires
total de 63,7 millions d'euros. [Jérôme
Batteau,
JDNet]
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