Samedi 6 - Mardi 9 mai 2000
Bibiopolis
entre dans le giron du groupe Gallimard
Le groupe
Gallimard lance une offensive sur Internet et a annoncé
l'acquisition de Bibiopolis,
une société créée en 1996 qui
a vocation à placer toute la littérature française
sur les supports électroniques. Dans un entretien au
Monde (édition du jeudi 4 mai), Antoine Gallimard,
PDG de la maison d'édition, indiquait que Bibiopolis
serait intégré dans une filiale numérique
placée sous la houlette du directeur général
Pierre-Cohen Tanugi. Cette nouvelle société
pourrait entrer en Bourse dès cette année. Jean-Michel
Ollé, l'un des co-fondateurs de Bibliopolis avec Jean-Pierrre
Sakoun, évoque le rapprochement avec Gallimard en terme
de complémentarité. "Gallimard n'a pas
besoin de nous pour éditer des CD-Roms éducatifs.
En revanche, nous avons un savoir-faire sur Internet que la
maison d'édition n'a pas, mais aussi un apport éditorial,
informatique et commercial", explique le manager. Gallimard
possède toutefois un petit site
corporate.
Bibliopolis a notamment lancé
sur Internet le service Lili, qui permet aux professeurs du
secondaires de disposer d'une base de données de textes
intégrales (337 oeuvres) avec 124 explications de textes
et 1.000 extraits thématisés. Le montant de
l'acquisition n'a pas été révélé.
En octobre 1999, Bibliopolis a lancé en partenariat
avec Radio France le service Biblionet destiné aux
collégiens, lycéens et enseignants. Là,
113 oeuvres de 64 auteurs y sont exposées. Autre point
de synergie à développer avec Gallimard : "En
quatre ans, nous avons numérisé des textes qui
sont tombés dans le domaine public, du XIIIème
siècle à 1920. A côté, la maison
d'édition dispose d'un fonds de littérature
contemporaine et de sciences humaines impressionnant, qui
n'est pas toujours complètement exploité sur
papier", indique Jean-Michel Ollé. Celui-ci évoque
plusieurs options pour Gallimard numérique et pour
lesquels les ressources de Bibliopolis pourraient s'avérer
utile : la partie "BtoB" autour des bibliothèques
et des institutions, mais aussi les voyages via la filiale
Nouveaux loisirs, la partie pédagogique avec Lili,
la possibilité d'ouvrir un centre de ressources culturelles
grand public avec différentes sources de ventes.
En 1999, Bibliopolis a réalisé
un chiffre d'affaires de 25 millions de francs mais elle tire
la majeure partie de ses revenus à partir de la commercialisation
de CD-Rom. La société s'est constituée
en 1996 à partir du rachat du Catalogue des Lettres
mais aussi avec la reprise de la représentation de
Chawick Healey Group en France. Les produits de Bibiopolis
reposent sur un logiciel développé en interne,
baptisé Trevi, qui dispose d'un moteur d'interrogation
littéraire.[Philippe
Guerrier, JDNet]
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