Actualité / Le Net
Mardi 11 juillet 2000

Trois questions à : Monder Cherif, universitaire, spécialiste du capital risque


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Docteur en Sciences économiques, Monder Cherif est maître de conférences à l'université de Reims Champagne Ardennes et à l'université Paris XII où il est membre de l'institut de recherche et d'études financières. Il vient de publier, aux éditions Banques éditeurs, un ouvrage, " Le Capital Risque " qui dresse un bilan de ce mode de financement.

JDNet. Vous notez dans votre ouvrage que l'élément marquant dans le monde du capital risque est l'arrivée des industriels. Quelles en sont les conséquences ?
Monder Cherif. Elle a un côté positif puisqu'elle enrichit l'offre de capitaux. La concurrence avec les acteurs traditionnels du capital risque est donc énorme et elle permet d'accélérer la profesionalisation du milieu. Car contrairement à ce que certains pourraient penser, les méthodes d'analyses de ces groupes sont exactement les mêmes que celles des fonds de capital risque. Je veux dire par là que l'évaluation ou le risque de l'investissement dans la start-up ne sont pas pondérés par les gains potentiels ou les synergies que l'investissement pourrait engendrer pour le groupe. Tout le monde cherche donc avant tout à maximiser le taux de rendement interne de l'investissement.
En revanche, les start-up qui lèvent des fonds auprès de ces nouveaux acteurs ont intérêt à prendre des précautions. D'abord parce qu'elles ne sont pas à l'abri à terme d'un revirement de tendance interne notamment en cas de changement de stratégie du groupe. A cet égard, j'ai l'impression que certaines start-up, obnubilées par leur levée de fonds, négligent le pacte d'actionnaire. Il existe par exemple une clause dangereuse pour les dirigeants qui se répand dans la start-up et qui s'appelle " le buy and sell . En gros, au delà d'un certain délai convenu à l'avance, l'entrepreneur majoritaire doit, s'il ne rachète pas les parts de son partenaire financier, lui vendre ses propres titres à des conditions prédéterminées. En signant cette clause, l'entrepreneur peut donc se retrouver face à un dilemme : soit perdre le contrôle de sa société, soit devoir organiser le rachat de son affaire.

Les corrections successives sur les marchés vont-elles altérer l'essor du capital risque ?
Non pas vraiment, car l'offre de capitaux reste abondante, d'autant que beaucoup de fonds ont levé des sommes colossales juste avant cette période. Je pense même que ce krach est intervenu suffisamment tôt pour éviter une dérive irréversible. De plus, j'estime qu'il a aussi permis de montrer que les sociétés internet n'ont pas un comportement différent de celui des sociétés traditionnelles. C'est donc très salutaire pour l'ensemble de l'économie.

Vous soulignez l'importance de la création du Nouveau marché (NM) en 1996 pour expliquer le succès du capital risque . On assiste à l'heure actuelle à un grand nombre d'introductions. Le NM ne va t-il pas être victime de son succès ?
Certainement. Dans quelques mois, il ne suffira plus à satisfaire les investisseurs, les créateurs et les actionnaires. Sa taille sera rapidement trop petite. Il faut donc impérativement arriver à l'Euro NM et étudier les alliances possibles avec l'Easdaq. Une fusion des trois serait d'ailleurs la meilleure des choses pour continuer à alimenter cette nouvelle économie
Propos recueillis par Jérôme Batteau


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