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Mercredi 26 juillet 2000

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Louis Rouxel cède definitivement Poplist et se lance dans de nouvelles activités

L'histoire de Poplist fait déjà partie des sagas de l'Internet Français (lire l'article du JDNet du 07/06/00). Créé par Louis Rouxel, alors âgé de 14 ans, le service de gestion de mailing list est aujourd'hui devenu un des principaux spécialistes de ce secteur sur le web français, avec plus de 5.000 listes gérées. Pour faire face à ce développement, Louis Rouxel avait confié sa gestion à la société Digiweb, tout en continuant à apporter sa contribution à l'amélioration du service. Après une période de tensions et de négociations difficiles avec son partenaire Digiweb, Louis Rouxel, aujourd'hui âgé de 17 ans, a finalement décidé de céder la totalité de ses droits sur le code source, l'exploitation des logiciels poplist et le nom de domaine.

Le montant de la transaction n'a pas été révélé mais, indique Louis Rouxel, "j'ai obtenu ce que je demandais et je vais maintenant pouvoir me consacrer à d'autres projets." Le jeune créateur a actuellement "cinq ou six offres d'embauche en attente auxquelles je n'ai pas encore répondu, mais je ne veux pas d'un emploi à temps plein. Je veux garder du temps pour pouvoir mettre en place d'autres services."

Du côté de Digiweb, on se félicite de l'issue des négociations. Selon Jacques Deguest, le PDG de la société, "la négociation traînait en longueur, on ne s'était pas toujours bien compris avec Louis, mais l'essentiel est que nous ayons pu trouver un terrain d'entente tout en préservant ses intérêts". Voulant effacer l'image d'une société cherchant à déposséder le jeune et talentueux informaticien de sa création, il ajoute: "Nous lui avions proposé 20% du capital de l'actuelle société Poplist, au développement duquel nous avons très largement contribué. Il a préféré sortir de la société et nous l'avons largement dédommagé de sa paternité sur le logiciel. C'est un garçon sympathique et passionnant, une véritable éponge à connaissance et nous regrettons de le perdre."

"PopList a été une aventure formatrice pour moi", affirme son fondateur, qui enchaîne aussitôt: "Je vais maintenant tourner cette page. Tout n'a pas toujours été facile. Par exemple, il y a quelque temps, je me suis retrouvé convoqué par la police car Poplist avait permis la diffusion d'un mail envoyé par un club échangiste à une école. L'instituteur qui a reçu le message a déposé plainte et j'ai dû expliquer mon rôle au commissaire. Par chance, ce dernier était un fan d'Internet et avait lui-même créé un site chez Altern. Il a tout à fait compris que j'étais étranger à cette histoire."

Désormais, Louis Rouxel travaille sur d'autres services. Il vient de créer Clicserver, un outil de gestion de bannières publicitaires destiné aux Webmasters. "J'ai envie de créer des services destinés aux webmasters de sites personnels. Clicserver, dont la version en ligne est une pré-version, leur permet de gérer la rotation des bandeaux publicitaires sur leur site et de fournir des statistiques, à l'annonceur, émanants d'un tiers." En trois à quatre mois d'existence, Clicserver comporte déjà 400 utilisateurs et gère l'affichage de deux bandeaux par secondes. Fort de ce succès, Louis Rouxel désire enrichir son nouveau service: "Je dois maintenant renforcer l'architecture technique de Clicserver et j'espère proposer rapidement un service d'échange de bannières et un service de régie publicitaire".
Pour ce développement, Louis Rouxel recherche aujourd'hui un partenaire de type portail qui souhaiterait proposer ce service aux webmasters. Clicserver fonctionne sur un modèle totalement gratuit et demande seulement à pouvoir utiliser 5% des bandeaux diffusés pour son site afin assurer la promotion du service. D'abord hébergé chez Digiweb, Clicserver l'est désormais chez OVH.net avec le concours de Capital Prod, qui prend en charge le coût de cet hébergement.

Du coté de Digiweb, on se veut rassurant sur le devenir de Poplist, l'objectif étant d'assurer la continuité du service, qui diffuse 30 millions de mails par mois auprès de 2,5 millions d'abonnés. Toutefois, assure Jacques Deguest, "il n'est pas question de permettre le spaming. Le mail est un outil de communication extraordinaire, 97% des internautes commencent par consulter leur boîte lorsqu'ils se connectent mais cela ne fait que nous renforcer dans notre conviction que ce vecteur doit-être utilisé avec précaution." En revanche, Digiweb commercialisera de l'espace publicitaire sur certaines mailing-lists après accord de leur propriétaire, qui recevra en échange une part des revenus générés. La régie qui sera en charge de cette commercialisation n'a pas encore été choisie.

[Fabien Claire, JDNet]
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