Multimania
a annoncé hier la signature d'un accord de distribution dans
la zone francophone avec FreeLotto,
une loterie en ligne américaine, classé 36ème site
le plus visité des Etats-Unis en juin avec plus de 5,5 millions
de visiteurs uniques, selon MMXI. Au terme de cet accord,
Multimania "proposera les jeux de FreeLotto dans une version
co-brandée à tous ses visiteurs et à ses membres". Selon Michel
Meyer, le président de Multimania, "cette accord permettra
de réaliser un chiffre d'affaires supplémentaires de 50 millions
de francs sur deux ans. Par ailleurs, les frais publicitaires
inhérents au lancement devraient être partagés par les deux
parties. Le premier jeu doit débuter dès le
15 août."
Les revenus de FreeLotto aux
Etats-Unis proviennent majoritairement de la publicité. L'internaute
doit en effet, pour valider sa grille, cliquer sur un des
bandeaux qui lui sont proposés. Il semble que le concept soit
payant, puisque Ronnin Aronin, le président de PlasmaNet,
éditeur de FreeLotto, affirmait au moins de janvier que sa
société avait réalisé 10 millions de dollars de chiffre d'affaires
et "était déjà rentable". Il prévoyait même une introduction
sur le Nasdaq dès le mois de septembre.
Le secteur semble d'ailleurs
aiguiser les appétits puisque, coup sur coup, Webmillion et
Iwin (éditeur de Extremelotto), deux autres rois de l'audience
grâce à leur loterie, viennent d'être absorbés.
Le premier pour 16 millions de dollars par L90, une société
de marketing direct, le second par le site de divertissements
Uproar pour 88 millions de dollars. Sur
ce modèle, les entrepreneurs français ne sont d'ailleurs
pas en reste puisque dans l'Hexagone coexistent déjà au moins
six loteries en ligne richement dotées.
La bataille s'annoncera donc
rude dans l'espace francophone. Michel Meyer est tout de même
persuadé que l'accord avec Freelotto dopera les résultats
de Multimania, dont le parcours boursier est plus que chaotique
depuis son introduction sur le Nouveau marché au mois de mars.
Le titre a perdu près de 60% de sa valeur initiale, une sanction
"injustifiée" selon son PDG : "Tout d'abord, je
trouve que, comparé à des grands portails comme LibertySurf
ou à des sites de contenu comme Aufeminin, nous sommes largement
sous-évalués. Ensuite, je pense qu'avec les accords successifs
avec AltaVista, Gameloft (Lire l'article
du JDNet du 07/07/00) ou FreeLotto, nous faisons la preuve
qu'on peut obtenir de solides revenus publicitaires tout en
limitant les coûts d'acquisition des internautes. Multimania
pourrait d'ailleurs être rentable un peu plus tôt que prévu.
Enfin, j'estime qu'avec 360 millions de francs de trésorerie,
on peut voir venir alors que nous ne dépensons même pas 100
millions de francs par an."
Reste que les interrogations
demeurent sur la capacité à Multimania à
rester isolé, notamment quand on sait qu'Ifrance ou
Chez.com, deux rivaux de la société dans l'hébergement
de pages personnelles, ont été rachetés respectivement
par Vivendi et LibertySurf. "Evidemment, on regarde ce qui
se passe autour de nous, assure Michel Meyer. On poursuit
notre plan de développement mais si, à terme, on se
sent mieux au sein d'un grand groupe, on le rejoindra volontiers",
conclut-il.
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