Actualité / Le Net  
Jeudi 5 octobre 2000  
Une soirée au First Tuesday, ou les évolutions de la Net Economie  
          

Monsieur Jaune voit passer monsieur Vert, il le poursuit en courant. La scène se passe au First Tuesday Paris. L'événement de la Net-Economie fête ce mardi 3 octobre son premier anniversaire, sous la très chic coupole du Printemps, tapissée de vitraux colorés. Comme d'habitude, les entrepreneurs arborent un autocollant jaune à leur veston, les investisseurs, une pastille verte. Le First Tuesday pourrait se résumer à la traque des Verts par les Jaunes. L 'enquête Sofres réalisée pour le First Tuesday et "Libération" vient de confirmer la volonté de la majorité des dirigeants de start-up (58%) d'effectuer un nouveau tour de financement. D'un côté donc, des idées et autres concepts plus ou moins révolutionnaires, de l'autre, de l'argent. Mais l'équilibre n'est pas de rigueur : pour dix Jaunes, un Vert. Ils parlent. Beaucoup. Ils s'écoutent parler. Enormément.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'événement n'est plus le même qu'à ses débuts. Ne pénètre plus qui veut dans le gotha des acteurs de la nouvelle économie. Un entrepreneur confirme cette évolution. "Au tout début, le First Tuesday était une réelle Net-Party. Il y avait une foule incroyable. Les gens buvaient énormément, draguaient...". Delphine Eyraud, organisatrice, explique: "Au CNIT de la Défense, nous avons accueilli 1.800 personnes. C'était beaucoup trop. Nous avons souhaité nous recentrer car l'événement devenait trop ouvert. Il y avait clairement un risque de déviance". Effectivement, ce First Tuesday accueille seulement 700 personnes, alors que 2.300 s'étaient inscrites. Avant le "Netmeeting", 350 privilégiés ont pu assister aux interventions d'Eric Archambeau (Benchmark Capital UK), de Rob Heyvaert (The Capital Markets Company Belgique) et d'Andreas Gerdes (IWorld, Allemagne). En français et en anglais, avec un savant mélange des deux pour Eric Archambeau "By the way, si vous n'avez pas lu ce livre..."

Vert ne dit plus à Jaune: "Qui veut des millions?". C'est Jaune dit à Vert: "Bonjour, je cherche des millions." C'est que les temps ont changé. La prise de concience des capitaux risqueurs après le krach de mars est palpable à ce First Tuesday. Un investisseur confirme: "Au CNIT, sur les 1.800 participants, il y avait des entrepreneurs qui cherchaient 100 millions, et des gars qui n'avaient pas encore créé leur start-up. On rencontrait vraiment tout le monde et n'importe qui." L'événement s'est très nettement professionnalisé. Un autre ajoute: "J'ai rencontré deux étudiants d'HEC qui avaient embauché un chasseur de têtes. La raison: ils ne pouvaient plus se charger seuls du recrutement parce qu'ils reprenaient l'école après les grandes vacances..."

Un Jaune erre parmi la foule à l'affut d'autres Jaunes. Cette réunion lui permet de prendre des contacts avec de futurs partenaires et de s'entretenir -de visu pour une fois- avec des sociétés avec qui il travaille. "C'est plus simple de venir ici une fois par mois que de s'acharner à essayer de bloquer des rendez-vous."

"Je vous laisse ma carte, je pense qu'on peut vraiment faire quelque chose ensemble." Chargée des relations presse d'une start-up, une jeune femme aborde et re-aborde, pratiquant allégrement le lacher de cartes de visites. Elle se rejouit du tournant que prend le First Tuesday. "Au début, c'était une effervescence incroyable, doublé d'une fiévreuse fébrilité. Maintenant les contacts sont de plus grande qualité." En juin, elle a mis en place un processus infaillible. Elle récoltait des cartes de visite pendant toute la soirée, et, une fois rentrée chez elle, se ruait sur son ordinateur et passait la nuit à envoyer des mails à tous les nouveaux contacts en leur remémorant leur courte -mais efficace- discussion et en proposant une collaboration. Sur la cinquantaine de cartes de visite récoltées, une dizaine aboutissent à un accord. "Même quand on ne conclut rien, c'est très important de venir au First Tuesday. Certains contacts n'ont jamais débouché sur un partenariat, mais m'ont apporté un réseau primordial pour échanger informations et conseils." Si elle arpente souvent ce type de réunion, des "Cyber-elles" (groupe de femmes exerçant dans la nouvelle économie) aux "Go Between", en passant par les soirée "Up-e", et les "Net working talks" parrainés par Arthur Andersen, elle confirme: "S'il n'y en avait qu'un, ça serait le First Tuesday".

[Catherine Pinet, JDNet]
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