L'Acsel (Association pour le
commerce et les services en ligne) a présenté
les conclusions de son livre blanc consacré aux
services payants en ligne et intitulé "Services
en ligne : modèles économiques et systèmes
de paiement". Réalisé par Copilot
Partners à partir d'une soixantaine d'interview
d'acteurs de ce secteur, l'ouvrage présente une
photographie du marché des services payants en
ligne en 2003 ainsi que ses principaux enjeux.
Premier constat, si ce marché reste encore de
taille modeste (1,5 milliard d'euros en 2003 en France
selon l'Acsel et Copilot Partners), il a beaucoup progressé
ces dernières années (+ 20 % en trois
ans) en raison de quatre évolutions majeures.
La multiplication des
canaux de distribution tout d'abord, et le décollage
des services de téléphonie mobile. Les
revenus générés par les kiosque
SMS + et les SMS ont en effet progressé
de 200 % en un an passant de 28 millions à
84 millions d'euros, tandis que le chiffre d'affaires
des portails et des kiosques mobiles comme Gallery a
augmenté de 146 %, pour atteindre 123 millions
d'euros.
Canal
par canal, les revenus
des services payants en ligne en France
Parallèlement, le développement
du haut débit sur Internet comme en téléphonie
mobile a également favorisé le développement
de nouveaux usages (téléchargements de
sonneries, de vidéo, de musique, etc. ) et ouvert
de nouveaux marchés pour les services payants.
L'e-Commerce, de son côté, continue de
se développer, créant des conditions propices
au développement des paiements de faible montant.
Enfin, les solutions de paiement s'avèrent de
plus en plus abouties, avec en France, une prédominance
du modèle économique de type kiosque en
téléphonie mobile. Sur Internet par contre,
la carte bancaire reste le mode de paiement privilégié.
De fait, l'Acsel et Copilot
Partners estiment que le marché des services
payants en France devrait représenter entre 2,5
et 5 milliards d'euros à l'horizon 2006-2007.
Toutefois certains éléments pourraient
nuire à son développement.
Côté distribution,
ce marché reste très concentré.
En matière de téléphonie fixe et
mobile, la distribution est assurée essentiellement
par trois opérateurs mobiles et un opérateur
fixe. Sur Internet, le paysage s'est consolidé selon
Copilot Partners autour d'une demi-douzaine de FAI qui
détiennent 80 % du marché grand public. Même chose
du côté des opérateurs de services
(hébergement) et des éditeurs de services.
Selon les auteurs du livre blanc, il y a en moyenne
un peu plus d'une centaine d'éditeurs qui concentrent
80 % du marché en volume et cinq à sept opérateurs
de services d'importance.
Parallèlement, la
chaîne de valeur est assez complexe. Suivant que
le service est acheté en direct auprès
de l'éditeur ou par le biais d'un distributeur,
cinq à six acteurs peuvent être impliqués,
parfois plus s'il s'agit de services musicaux. De fait,
certains services s'avèrent plus viables que
d'autres. C'est le cas notamment des services de communication,
de rencontre, de téléchargement de sonneries
ou logos ou encore les médias.
Enfin, côté moyens
de paiement, les auteurs du livre blanc considèrent
qu'il manque toujours un système de kiosque Internet
universel et multi-canal capable de développer
les paiements de faible montant.
De fait, pour dépasser
ces freins, l'Acsel propose cinq recommandations. La
première d'entre elle est la garantie de pouvoir
éditer et fournir des services sur tous les réseaux
dans des conditions de concurrence loyale afin d'élargir
le marché. Les
trois recommandations suivantes concernent les systèmes
de paiement. L'Acsel propose dans ce domaine trois initiatives
: création d'un système de kiosque Internet
offrant une infrastructure de paiement élargie
pour les petits montants, développement de la
confiance dans l'utilisation de la carte bancaire pour
le paiement des services en ligne et lancement d'une
réflexion sur l'opportunité de devélopper
un porte monnaie virtuel. Enfin, la dernière
recommandation concerne la mise en place d'opérations
pédagogiques auprès du grand public visant
à la fois à mettre en avant la qualité
des services et la fermeté des acteurs à
lutter contre le piratage.
Canal
par canal, les revenus
des services payants en ligne en France
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