Jeudi 14 octobre 1999
Alerte
au "spamdexing"
Un
cas de "spamdexing" (ou "pagejacking")
vient d'être révélé en France.
Cette méhode de référencement consiste
à copier les pages web d'un site qui bénéficie
d'un bon positionnement sur un moteur de recherche et à
les incorporer dans son propre site ou dans celui d'un site
écran. Ces pages pirates sont ensuite référencées
à leur tour et apparaissent en bonne position après
une requête par mot-clé. Cette pratique est vivement
critiquée par les professionnels de l'Internet car
elle consiste à utiliser de manière frauduleuse
l'image d'un site pour s'approprier sa notoriété
et son audience.
L'agence de statégies
interactives Fenomen, qui édite le service en ligne
de référencement
Submit-Hit, vient d'observer ce phénomène
à ses dépens sur AltaVista.
Un prestataire avait mis en application cette méthode
sur plusieurs mots-clés dont "référencement"
et "sexe". "L'inscription de notre service
Submit-Hit sur AltaVista a été détournée.
L'URL qui l'accompagnait redirigeait les internautes vers
le site Tourduweb.com, qui appartient France Télématique
Diffusion (FTD)", explique Stéphane Marec, de
Fenomen. D'autres prestataires spécialisés dans
le référencement se sont trouvés dans
un cas similaire (SubWizard, Audienceweb...). Toutefois, les
pages piratées ont peu à peu disparu du moteur
de recherche et les liens tourduweb.com ne fonctionnent pas.
Le groupe FTD,
d'abord spécialisé dans les activités
télématiques puis dans la réalisation,
le référencement et l'hébergement de
sites, confirme effectivement que le nom de domaine tourduweb.com
lui appartient. "C'est un test de veille technologique,
qui a été réalisé par un développeur
de FTD", confirme une source anonyme de la société.
"Nous n'étions pas au courant (...) Il est vrai
que la méthode, un peu sauvage, n'est pas très
clean mais ça fait partie des différentes façons
d'aborder le fonctionnement d'un moteur de recherche. Nous
n'avons pas l'intention de développer le 'spamdexing'
à grande échelle", déclare-t-on
chez FTD.
Si le phénomène
de "spamdexing" est marginal en France, il est davantage
répandu aux Etats-Unis où la FTC (Federal Trade
Commission) a créé des juridictions spécialisées
pour les moteurs de recherche. L'objectif est d'éviter
que les surfeurs ne soient redirigés à leur
insu vers des sites pornographiques suite à leurs recherches
via des moteurs. L'organisme gouvernemental américain
estime que le nombre de pages web dans ce cas s'élèverait
à 25 millions. Toutefois, il faut relativiser l'efficacité
de cette pratique, dont les résultats sont loin d'être
concluants. "J'ai testé cette méthode il
y a un an sur AltaVista. Le résultat a été
très mauvais", indique Olivier Andrieu, consultant
indépendant Internet et spécialiste du référencement.
"Les moteurs de recherche mettent de plus en plus de
garde-fous pour contrer le spamdexing. Ils mettent en place
des critères de classement sur lesquelles on ne peut
influer, par exemple des critères de popularité.
AltaVista a mis en place un système de rotation des
pages web, émises après une recherche par mot-clé.
Les résultats à partir du même mot-clé
sont différents d'heure en heure", explique Olivier
Andrieu. [Philippe
Guerrier, JDNet]
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