Jeudi 18 novembre 1999
UPS, la vieille dame qui marchait dans l'e-commerce
UPS (United Parcel Service) fait partie de ces sociétés dont
la description donne lieu à une escalade de superlatifs: la
plus importante introduction en Bourse jamais réalisée (5,47
milliards de dollars levés la semaine dernière et une
capitalisation de 90 milliards de dollars soit près de 550
milliards de francs), 12 millions de colis acheminés chaque
jour, le huitième employeur mondial, l'une des dix premières
compagnies aériennes au monde (UPS Airlines), un réseau de
télécommunications en propre (UPSnet), le plus important réseau
de communication cellulaire privé des Etats-Unis, etc.
Enfin, UPS a livré à Noël dernier 55% des commandes passées
sur le Net aux Etats-Unis.
Au-delà de ce gigantisme, UPS constitue l'un des exemples
les plus flagrants d'entreprise traditionnelle (fondée en
1907), de "brick-and-mortar" qui a su saisir les
opportunités de l'Internet et de l'e-commerce. Comme le soulignait
un analyste au "New York Post": "Si vous considérez
le Net comme une violente guerre entre Amazon et Barnes &
Noble, que préféreriez-vous : être l'un des combattants ou
vendre les balles ?"
L'IPO est l'occasion de faire un point sur l'offre d'UPS en
matière de commerce électronique ainsi que de sa présence
française et européenne, par rapport à La Poste notamment.
Le site générique d'UPS, ups.com,
enregistre une moyenne de 4 millions de connexions par jour
ouvrable et donne lieu à 700.000 opérations de suivi de colis
au quotidien. Lancé en 1996, le site européen d'UPS regroupe
32 pays. Standardisé, il est disponible en plusieurs langues
et doté de mini-sites locaux, comme le
site français. Ce site permet l'accès à un suivi électronique
des colis, aux délais de livraison, etc. Plus original, UPS,
au travers de son outil UPS Internet Tools propose
à ses clients d'intégrer un logiciel de suivi dans leur propre
site Internet ou Intranet. Le client peut donc sans quitter
son propre site suivre ses expéditions. De nouveaux outils
ont par ailleurs été lancés comme le Online Tracking qui,
grâce à la saisie du numéro de bordereau de colis permet de
suivre le colis en temps réel, voire 100 colis en une seule
requête. Mais UPS a surtout récemment mis l'accent sur le
commerce électronique, symbolisé par l'ouverture de son site
dédié à ses différentes solutions en ce domaine : www.ec.ups.com.
UPS a créé un partenariat avec TanData
(fournisseur de logiciels de transport Internet) afin d'introduire
des fonctionnalités de transport sur tout un éventail de plates-formes
de commerce électronique. TanData s'est lui-même allié à Intershop
qui propose des informations sur les expéditions en ligne
via le site web des clients. Cette alliance globale permet
aux entreprises de mettre en place des boutiques dotées des
fonctionnalités de back-office, en termes de processus de
traitement de commandes et d'éxécution.
En France, UPS est bien sûr en concurrence directe avec La
Poste. Quoique Gilles Depoutot, directeur e-commerce pour
la France d'UPS, parle plus volontiers de complémentarité
que de concurrence. La Poste n'a pas encore développé une
telle palette d'outils pour le client. Quant à DHL ou JetServices,
leur offre e-commerce n'est pour l'instant qu'à l'état de
développement. Gilles Depoutot affirme en fait ne pas faire
exactement le même métier que La Poste. Celle-ci reste, selon
lui, plus compétitive sur les produits à faible valeur ajoutée
et les délais plus longs. Souvent, les deux opérateurs sont
associés au sein d'un même site, comme c'est le cas pour la
boutique du Louvre, en fonction des produits sélectionnés
et de la demande du cyberconsommateur. UPS n'aurait donc selon
Gilles Depoutot pas d'équivalent sur le créneau des produits
à forte valeur ajoutée, des délais de livraison, et de l'intégration
du réseau sur l'ensemble de la planète.
En France, UPS compte parmi ses clients "e-business"
Promod, la Réunion des Musées Nationaux, Jean-Paul Gaultier,
Château on line, les Trois Suisses, etc. [Rémi
Carlioz, JDNet].
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