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Samedi 20 - Lundi 22 novembre
1999
"Instant messaging": Microsoft change de stratégie.
La guerre des normes d'"Instant messaging" bat son
plein depuis l'été dernier. Dernier rebondissement
en date: Microsoft abandonne -au moins provisoirement- l'idée
de chercher à rendre compatible son "MSN
Messenger" avec celui d'AOL, "AIM"
(AOL Instant Messager).
Et ce, au nom de problèmes de sécurité
qui pourraient se poser aux utilisateurs des deux outils à
cause d'un bug du type "buffer overrun". En clair,
il s'agirait selon Microsoft de la possibilité de faire
exécuter à distance un programme dans le PC
de l'utilisateur. C'est d'ailleurs cette même faille
de sécurité qui aurait permis à AOL d'interdire
l'accès à son système de messagerie instantanée
aux utilisateurs de MSN Messenger.
Microsoft et ses alliés
du moment avaient d'ailleurs adressé une lettre
ouverte à Steve Case, PDG d'AOL, dès juillet
dernier afin de le convaincre de changer de comportement vis-à-vis
de l'interopérabilité entre les différents
standards. En vain. Avec près de 80 millions d'utilisateurs
répartis entre ICQ
et AIM, AOL contrôle encore la majorité du marché.
Cependant, on connaît la manière dont Microsoft
s'assure une solide part de marché sans effort: elle
fournit un logiciel avec son système d'exploitation,
Windows, et de son "Internet Explorer" qui équipe
plus de la moitié des ordinateurs connectés
au Net. MSN Messenger, bien que n'étant plus destiné
qu'à être utilisé entre ses utilisateurs,
conserve donc des débouchés potentiels considérables.
Réfutant la thèse du problème de sécurité,
AOL n'a toujours pas donné le moindre signe d'ouverture
aux autres standards. En effet, il faut savoir qu'ICQ, AIM
et MSN Messenger ne sont que les trois principaux programmes
utilisés. Yahoo!
Messenger, PowWow
et quelques autres ne peuvent être négligés
dans cette affaire. C'est que l'usage de ce type d'outil est
beaucoup plus intensif que celui de l'e-mail. Et plus les
connexions permanentes vont se généraliser,
plus la téléphonie IP risque d'être liée
à ces petits programmes. Voilà pourquoi Microsoft
ne compte pas se laisser distancer sur ce marché, particulièrement
prometteur en termes de revenus publicitaires. A moyen terme,
il paraît évident qu'un standard commun s'imposera,
dans l'intérêt de tous. Mais les méthodes
ultra-agressives telles la tentative Microsoft de "forcer"
l'entrée du réseau AOL devront d'abord disparaître
pour laisser place à des accords plus consensuels.
[Pascal Bories, JDNet]
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