Vendredi 17 décembre 1999
3615 Taxy: Netfront met le web sur Minitel
La société française Netfront sait
profiter des opportunités qui se présentent
ici et maintenant... "Ici", c'est la France et son
Minitel. "Maintenant", c'est l'an 2000 et ses bugs.
Jean-Paul Jarno, le "patron", nous explique son
idée: "Nous avons développé un navigateur
web du type Mosaic ou Lynx permettant de visionner des pages
web depuis un Minitel", annonce-t-il. C'est sur cette
recette simple et sur un serveur propre que reposent ses offres
commerciales.
La
première consiste à proposer un accès
à Internet via le serveur 36 15 Taxy pour 0,85 franc
TTC la minute. La formule n'est pas inédite mais il
compte sur le prix pour motiver les clients... qui motiveront
à leur tour -par leur nombre- les annonceurs publicitaires
qui permettront, pense-t-il, d'arriver à 0,45 franc
TTC la minute sous peu et à la gratuité à
terme. Il reconnaît pourtant que la viabilité
de son offre est limitée, même s'il affirme qu'"avec
120 millions d'appels par mois sur le serveur en ce moment,
on peut tabler sur 5 bonnes années de viabilité".
Bien sûr, la navigation se fait en mode texte uniquement
et sous-entend "que les pages HTML soient bien codées
par les webmasters, dans un souci de compatibilité
optimale, ne serait-ce qu'en ce qui concerne le texte alternatif
de commentaire des images" (ce qui est actuellement loin
d'être le cas, NDLR). Mais Jean-Paul Jarno place ce
type de consultation du web au même rang que les accès
via un PDA (assistant personnel) ou un téléphone
mobile grâce au protocole WAP.
La
deuxième offre consiste à proposer aux propriétaires
de sites web de les rendre accessibles par Minitel. L'AFNIC
et le quotidien "Le Progrès" bénéficient
d'ores et déjà de ce "plus". Deux
formules sont possibles: "Enterprise", pour environ
50.000 francs à la mise en place et 1000 à 3000
francs par mois ensuite, consiste à rendre un site
web accessible par un 36 15 suivi du code correspondant au
nom choisi par le client; "Workgroup" pour environ
10.000 francs au départ et 500 à 1000 francs
par mois, ne permet qu'un accès du type "36 15
TAXY*NOM DE L'ENTREPRISE". La nuance est peut-être
moins importante que la différence de prix... mais
c'est ainsi. Pour que les pages HTML du client soient convenablement
affichées par le Minitel, il suffit que le serveur
lise un "tag" inséré prélablement
dans leur code et qui lui permet de
détecter si l'appel de la page provient d'un protocole
web ou Minitel. Dans ce dernier cas, le même principe
que n'importe quelle version texte d'un site web s'applique,
parce qu'une telle version est affichable directement par
le navigateur Taxy. La seule
complication vient de la partie graphique du site, dont le
client peut demander à Netfront de la faire refaire
par des graphistes Vidéotext. Auquel cas un deuxième
"tag" contenant le codage Vidéotext des graphiques
est inséré dans les pages.
Intervient
enfin la meilleure opportunité commerciale du siècle:
le trop fameux bug de l'an 2000. En effet, Jean-Paul Jarno
affirme que "50% des applications supportant les serveurs
Minitel aujourd'hui en place ne passeront pas l'an 2000".
Aussi propose-t-il la sienne à tous les administrateurs
soucieux de préserver leur fonds de commerce (électronique).
Un libraire en ligne aurait déjà opté
pour cette solution in extremis... [Pascal
Bories, JDNet]
Au sommaire de l'actualité
|
|