La Fête de l'Internet ne fait pas l'unanimité

Les flonflons oecuméniques sont retombés (sauf à la mairie de Paris qui prolonge son opération jusqu'à la fin de la semaine). Mais si l'on en croit notre enquête en ligne de la semaine dernière (12 au 19 mars), la désormais traditionnelle Fête de l'Internet ne fait pas l'unanimité chez les internautes. Sur les 731 lecteurs du Journal du Net qui se sont prononcé, plus d'un sur trois trouve la manifestation "sans intérêt" (28,5%) ou "lassante" (8,4%). 22,1% se contentent de la trouver simplement "amusante". En revanche, 25% pensent qu'elle est "utile" et 15,7% "indispensable".
Pourtant, la deuxième Fête de l'Internet a suscité cette année une vaste mobilisation: 2 000 initiatives dans 89 départements soit cinq fois plus que pour la première édition. L'événement a bénéficié d'une plus grande publicité et le gouvernement s'y est impliqué davantage en soutenant financièrement l'Association de la Fête de l'Internet, l'AFI. La Fête a à la fois évité le parisianisme de l'édition 1998 et fait ses premiers pas à l'international: plusieurs pays européens ont fêté la fête aux mêmes dates, dans le cadre de l'Internet Fiesta.
La mauvaise humeur à l'égard de la manifestation manifestée par près de 37% de nos lecteurs trouve sans doute son origine dans cet assourdissant tintamarre politico-médiatique: le 22 mars au matin, les préoccupations des professionnels du Net (coût de l'accès, responsabilité des hébergeurs, lenteur du "décollage" français...) n'auront guère changé mis à part la libéralisation du cryptage dont les décrets sont heureusement parus vendredi. La superposition des événements jusqu'à la caricature (quatre prix majeurs remis en moins de trois jours!) a contribué à l'effet de saturation. Au rayon des couacs, ajoutons l'affaire Altern et l'opération de soutien "Défaite de l'Internet" ainsi que la bataille de chiffonniers qui a opposé l'AFI à une association concurrente, l'AFUU, pour l'organisation et le parrainage de la Fête. Autant de raisons qui justifient que la démocratisation "à fête forcée" du Net agace quelques internautes de la première heure. [Benoît Grange, JDNet]

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