Comment se présente la rentrée? Des acteurs de l'Internet
répondent au JDNet.
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David
Guillot de Suduiraut
(Directeur
général de Consodata
France)
Pour
la rentrée, vous êtes plutôt optimiste ou plutôt pessimiste?
A court terme, à l'horizon des quatre prochains mois, je suis
plutôt pessimiste. La faiblesse des investissements et les
risques de baisse de la consommation conjugués avec la situation
désastreuse des marchés financiers invitent au pessimisme.
Les investissements marketing diminuent alors que l'offre
augmente. Certains acteurs sont donc conduits à brader leur
offre pour tenter de survivre. En revanche, à moyen terme,
je pense que ces mêmes éléments négatifs à court terme auront
des conséquences positives. Les entreprises ne peuvent reporter
indéfiniment leurs investissements marketing et communication.
Je pense qu'au début de l'année 2002, la consommation devrait
commencer à reprendre, d'après les analyses macro-économiques.
Les investissements devraient redémarrer à cette période également.
Par ailleurs, les entreprises qui tirent aujourd'hui les prix
à la baisse risquent d'avoir disparu d'ici là.
L'Internet
français a-t-il besoin de quelque chose?
Je
vais d'abord vous parler de ce dont il n'a pas besoin. Il
n'a pas besoin de davantage d'investissements. Les gens ont
surinvesti jusqu'alors. En revanche, Internet a besoin en
France de plus de trafic, de plus d'acheteurs et plus de bande
passante. Les sites ont besoin de visiteurs, d'acheteurs,
mais on a aussi besoin d'une connexion rapide pour développer
l'usage d'Internet. Je pense que pour le troisième trimestre
2002, les choses vont s'améliorer. Il y a eu tellement d'investissements
qu'il faut laisser les mauvais investissements se résorber
et les bons investissements produire.
Le
Web vous fait toujours rêver?
Oui,
beaucoup de gens sur le marché ont connu une période de delirium
tremens avec le Web, dans lequel ils voyaient une espèce d'eldorado
où l'on pouvait gagner très rapidement beaucoup d'argent.
Aujourd'hui, tout ce petit monde revient sur terre mais Internet
reste un nouveau média, un supermarché où ceux qui veulent
peuvent tout trouver en quelques minutes. Si je peux me permettre
une comparaison, Zola a publié L'Argent en 1892, qui décrit
une situation similaire à celle que nous connaissons. Il s'agissait
d'une période de surinvestissement massif dans le moyen de
communication le plus moderne de l'époque, le train. Ce dernier
a fait rêver entrepreneurs et investisseurs pendant quelques
années puis tout cela c'est écroulé parce qu'il a fallu que
la demande s'adapte à l'offre. Mais cette crise n'a pas empêché
le train de continuer à faire rêver. Internet reste une révolution,
un outil extrêmement intéressant mais peut être pas aussi
délirant que certains ont pu croire il y a encore douze ou
dix-huit mois.
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