Comment se présente la rentrée? Des acteurs de l'Internet
répondent au JDNet.
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Sommaire
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Olivier Protard
(Sofinnova
Partners)
Pour
la rentrée, vous êtes plutôt optimiste ou plutôt pessimiste?
Le risque de récession simultanée dans les grandes régions
industrialisées du monde et la forte baisse des investissements
productifs me rendent pessimistes. L'émergence de nouveaux
modes d'utilisation des ressources informatiques et des données
par les réseaux IP me rendent optimistes. La crise des télécoms
n'est que momentanée, car elle est d'origine plus financière
que technologique. Il faut que les acteurs "passent à la caisse"
et respectent leurs promesses de payer, qui est la contrepartie
de leur endettement excessif. Ensuite la croissance pourra
reprendre.
L'Internet
français a-t-il besoin de quelque chose?
L'internet
français n'existe pas en tant que tel. La plupart des acteurs
qui vont bénéficier de l'effet de concentration actuel développent
leur réseau à l'échelle de l'Europe. En termes de taux de
pénétration, la France comble progressivement son retard.
En termes d'applications, les grands portails sont tous à
la recherche d'une "killer app" qui permettrait d'être moins
dépendant de la seule publicité et de sortir du modèle de
la gratuité. La convergence avec les mobiles n'est pas encore
une réalité commerciale, comme le montre le démarrage poussif
de Vizzavi. Il est clair que la prochaine vague applicative
pour le grand public tournera autour de l'image et de la vidéo.
Mais au rythme du déploiement du large bande, il va falloir
être patient!
Le
Web vous fait toujours rêver?
Le
Web a été la dernière grande vague d'ouverture technologique
dans le domaine des technologies de l'information. Le "peer-to-peer"
a fait illusion un moment comme mode universel de partage
des ressources et des contenus. Ce type d'innovation va se
propager dans le monde des applications "business", avec le
"processing collaboratif" et le "grid computing". Mais pour
l'instant nous méditons encore quelques instants le rêve d'hier.....Dans
notre industrie, la technologie ouvre de nouveaux horizons,
que les acteurs industriels ferment en monétisant les innovations,
dans l'attente d'une nouvelle vague imprévue, qui contribue
à les déstabiliser de nouveau. C'est l'éternel cycle schumpetèrien,
qui s'est accéléré à une vitesse inédite dans l'histoire et
qui se joue maintenant à l'échelle de la planète entière.
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