Comment se présente la rentrée? Des acteurs de l'Internet
répondent au JDNet.
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Marie-Laure
Sauty de Chalon
(ex-Directrice
générale de Carat Interactive*)
Pour
la rentrée, vous êtes plutôt optimiste ou plutôt pessimiste?
Il y a beaucoup de raisons d'être optimiste. La concentration
des acteurs simplifie le marché : on est passé
en Europe de 4.000 fournisseurs d'accès à 70
par exemple. Pendant ce temps, le nombre d'internautes progresse,
leur durée de connection aussi. Le marché publicitaire
devient plus lisible pour nos annonceurs. Le coût du
média enfin est devenu très compétitif.
Les CPM ne cessent de baisser et malheur a ceux qui n'en profitent
pas! Aujourd'hui, toucher des jeunes ou des CSP+ est sur Internet
deux à trois fois moins cher qu'en TV... Le potentiel
du média est considérable : alors que la population
internaute est seulement 1,5 fois supérieure aux Etats-Unis
par rapport à l'Europe (89 millions contre 52 millions),
les dépenses média Internet sont 10 fois supérieures
aux Etats-Unis (9 milliards d'euros contre 800 millions).
C'est d'ailleurs ce que nous avons constaté chez Carat
: malgré les coupes budgétaires, à fin
juin, l'Internet est le seul média en progression (+47%
par rapport à 2000).
L'Internet
français a-t-il besoin de quelque chose?
De
règles... Les régies internet sont parties chercher
de la publicité la fleur au fusil alors qu'il fallait
instaurer une discipline. Aujourd'hui, les principaux acteurs
du marché publicitaire traditionnel doivent écrire
les tables de la loi : quel est le budget idéal, quel
est le juste prix du média, comment construire ses
vagues publicitaires dans le cadre d'un budget global, quelle
contribution à la notoriété et à
l'efficacité publicitaire?
Le
Web vous fait toujours rêver?
Trois
fois oui. Le pouvoir d'attraction du média est fou.
L'intérêt pour Napster ou plus récemment
pour Loftstory le démontre. Les modèles économiques
se construisent, ils ont souffert du modèle gratuit
de la TV commerciale alors qu'ils devaient se construire comme
le minitel ou les chaînes du câble et du satellite
l'ont fait. Mais personne ne remettra en cause dans quelques
années qu'il est normal de payer pour consulter les
courses de F1 en direct, comme on achête un magazine
ou on s'abonne à une chaîne de sport payante.
Le Web, c'est fluctuat nec mergitur : il est battu par les
flots du marché mais ne sombre pas.
* :
Marie-Laure Sauty de Chalon vient de quitter ses fonctions
pour partir aux Etats-Unis, où elle devrait collaborer
avec Carat North America. Elle est remplacée à
la tête de Carat Interactive par Pierre Calmard et Philippe
Seignol.
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