Comme
président du jury, les organisateurs des Clics
d'Or 2003 avaient choisi un Grec vivant au Royaume-Uni
pour juger l'Internet français. Stelios Haji
Ioannou, fondateur de nombre de sociétés
Internet (easyJet, easyCar, etc.), a pris son rôle
au sérieux, effectuant deux voyages à
Paris pour suivre les délibérations et
s'occuper plus particulièrement du choix des
vainqueurs pour la catégorie "Meilleure
Internationalisation". Il était lundi sur
scène pour remettre le Grand Prix.
JDN.
Pour quelles raisons avez-vous accepté de présider
le jury des Clics d'Or 2003 ?
Stelios
Haji Ioannou. C'était un grand honneur pour
moi d'avoir été choisi comme président
du jury, d'autant plus que je ne suis pas Français.
Mais je crois que la communauté Internet française
a justement pensé qu'il serait mieux d'avoir
un président de jury qui ne soit pas français !
Je reste admiratif devant le processus véritablement
démocratique de choix du palmarès et devant
la qualité des sites en compétition. Je
me suis particulièrement occupé de la
catégorie "meilleure internationalisation",
ce qui m'a intéressé car j'ai moi-même
été confronté à cette problématique
lors du développement des mes propres activités.
Il ne faut pas croire que l'internationalisation sur
Internet se limite tout simplement à mettre pleins
de petits drapeaux sur la page d'accueil. Même
si c'est une activité Internet, le développement
international reste quelque chose de coûteux et
de compliqué car il faut généralement
implanter une équipe dans chaque pays pour que
cela fonctionne.
Comment
analysez-vous l'évolution de deux de vos sociétés,
easyJet et easyInternetCafé, qui connaissent
quelques difficultés ?
Notre
compagnie aérienne a effectivement connu une
mauvaise passe sur la période qui va d'octobre
2002 à fin mars 2003 avec une perte de 46,9 millions
de livres (71 millions d'euros). Mais ceci n'est pas
une surprise compte tenu du contexte international.
De plus, ces six mois sont généralement
les plus mauvais sur un exercice de douze mois. Il faut
donc voir ce qui va se passer sur les six prochains
mois, mais cela reste encore un mystère pour
moi. En ce qui concerne les easyInternetCafés,
nous avons constaté qu'un développement
en interne était beaucoup trop coûteux
donc nous avons décidé de tester la solution
des franchises avec l'implantation de bornes d'accès
Internet en libre service. En France, un partenariat
de ce type a été signé avec McDonald's.
Pouvez-vous
nous parler de vos nouveaux projets de développement ?
Nous
ouvrons le 23 mai un easyCinema à Milton Keynes,
dans la banlieue de Londres. Le concept est toujours
basé sur le principe de la réservation
en ligne et sur des prix très attractifs : plus
on réserve tôt, moins le ticket est cher.
Cela commence à partir de 20 pence (30 centimes
d'euros). Mais ce positionnement de prix planchers n'a
pas plu aux majors américaines, qui refusent
pour l'instant de nous autoriser à diffuser leurs
films. Seule Pathé a accepté de collaborer
avec nous. Donc nous allons ouvrir en diffusant quatre
films Pathé et voir si le concept fait ses preuves.
Par ailleurs, nous développons un projet d'hôtels
peu chers, easyDorm, dont le concept est encore en train
de mûrir. Là encore, les premiers tests
auront lieu à Londres.
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