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Mardi 16 février 1999
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Slate, le magazine
de Microsoft, renonce à l'abonnement payant
Après avoir été
payant (19,95 dollars par an) pendant plus d'un an, Slate
le magazine d'actualité politico-culturelle de Microsoft, est retombé
dans le domaine du gratuit. Après six mois d'exploitation payante,
le site n'avait attiré que 20 000 abonnés et avait perdu plus de
la moitié de son audience : fréquenté par 500 000 "visiteurs uniques"
chaque mois dans son format gratuit, Slate n'en attirait plus que
200 000 une fois payant. De plus des concurrents, libres d'accès,
commençaient à faire de l'ombre au site : Salon
Magazine, notamment qui s'était fait un nom pendant l'affaire
Lewinsky. Slate s'oriente ainsi vers le modèle économique le plus
courant pour les journaux en ligne : le financement par la publicité.
Avant lui, le Mercury Center, édité par le San Jose Mercury News,
avait dû aussi renoncer. Aux Etats-Unis, le Wall Street Journal
est un des rares à avoir réussi son passage avec 250 000 abonnés
payants (59 dollars par an) et 400 à 500 nouveaux inscrits par jour.
Créé de
toutes pièces en 1996, Slate avec son graphisme élégant, son contenu
haut de gamme et son rédacteur en chef prestigieux (Michael Kinsley)
a été longtemps le plus ambitieux des produits éditoriaux du Net.
Il demeure aujourd'hui l'un des derniers vestiges de l'ambition
coûteuse de Microsoft de proposer du contenu en ligne. Après avoir
fermé de nombreux sites dédiés aux loisirs, le géant de Redmond
a préféré se concentrer sur ses sites commerciaux comme son agence
de voyages virtuelle Expedia ou le site de distribution automobile
Carpoint. Les abonnés en cours pourront au choix se faire rembourser
leur adhésion ou profiter de services supplémentaires comme l'accès
aux archives, à un forum de discussion ou encore à une version quotidienne
envoyée par mail.
L'avenir de Slate est désormais incertain. Il est possible qu'il
soit intégré au portail MSN.com
comme le sont déjà Hotmail ou Expedia. Mais des rumeurs faisaient
état récemment d'une possible vente.
En France, Les Echos et plus récemment La Tribune tentent de faire
payer leurs lecteurs internautes. En novembre, Les Echos revendiquaient
2 500 "acheteurs d'information en ligne", abonnement et paiement
à l'acte confondus.
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