Interviews



Guy Boselli
Directeur Général

chello


Depuis le 23 juin 1999, chello propose en France ses services Internet à haut débit sur le câble avec son partenaire Médiaréseaux. En Europe, chello possède le plus grand réseau haut débit avec la technologie AORTA. Pour la France, chello espère atteindre 50.000 clients d'ici un an et élargir rapidement son offre en rachetant ou en négociant de nouveaux partenariats de distribution avec des câblo-opérateurs locaux. Guy Boselli, son directeur général, expose les grandes lignes de sa stratégie.

Propos recueillis par Benoît Grange le 17 septembre 1999 .

JDNet : Présentez-nous chello...
Guy Boselli:
Nous sommes la filiale Internet du groupe UPC (United Pan-Europe Communications) qui a son siège à Amsterdam et qui exerce ses activités dans trois domaines: la télévision sur le câble, les services de téléphonie et Internet avec l'offre chello. chello a vocation à être diffusée par des groupes qui ne font pas forcément partie du groupe UPC. Nous sommes déjà présents dans cinq pays européens, France, Belgique, Norvège, la Hollande et l'Autriche et très bientôt dans plus de dix pays, avant la fin de l'année. Nous menons en ce moment des actions de déploiement à l'international, au Chili et en Australie. Nous signons des accords de distribution avec des câblo-opérateurs qui deviennent nos clients. Cela permet de nous déployer plus rapidement et cela représente des économies d'échelle pour tout le monde. Nous allons même jusqu'à financer les plate-formes informatiques chez les câblo-opérateurs avec nos partenaires technologiques.

Qu'en est-il de l'offre en France ?
C'est une offre d'accès à Internet à haut débit qui est diffusée sur différents réseaux cablés, comme Médiaréseaux pour l'est de Paris ou sur des réseaux récemment rachetés, comme Time Warner France, Vidéopole et RCF. RVC (Rhône Vision Câble) va bientôt proposer chello dans le département du Rhône, CitéRéseau à Limoges et à Montreuil également. chello a également signé un accord de diffusion début août, avec Intercomm, qui est une entité complètement indépendante d'UPC, et qui devrait proposer notre offre sur deux autres points d'entrée en France, à Athis-Mons et dans le sud, à Istres très certainement. C'est important, cela montre que nous avons vocation à être une offre à part entière et que nous avons une certaine marge d'action par rapport à UPC. A terme, nous allons devenir une entité indépendante et être cotés en Bourse.

Pourquoi l'offre n'était-elle disponible que dans l'est de Paris ?

La raison est simple. Le réseau n'était disponible qu'à cet endroit là et Médiaréseaux n'avait pas encore racheté de société. De plus, Médiaréseaux ne développe son activité que depuis 1996. Le point de présence existant était l'est de Paris. Avec les différents rachats effectués par Médiaréseaux et en ajoutant notre récent partenariat avec Intercomm, nous serons présents sur sur tout le territoire.

Combien comptez-vous d'abonnés et quels sont vos objectifs dans ce domaine?
Il faut être prudent et objectif avec les chiffres. L'offre n'a démarré que depuis quelques mois. Aujourd'hui, nous avons plus de 2.000 clients, juste sur la zone de l'est de Paris. Avant la fin de l'année, nous comptons avoir 5.000 abonnés sur cette même zone. Les autres sites ne seront pas exploitables avant fin 1999. Il est clair que les échelles de progression sont extrêmement optimistes. Dans un an, nous visons 50.000 abonnés. Cette estimation repose sur l'exploitation de 50% de l'ensemble des réseaux.

Proposez-vous des "packages" TV + téléphone + internet comme les opérateurs américains sur le câble ?
Non. La commercialisation est du registre de l'affilié. chello ne décide pas de la stratégie de vente. Médiaréseaux a choisi de commercialiser de façon indépendante ces trois services. Il n'y a pas d'offre couplée de prix et pas de remise complémentaire, hormis les frais de dossier. Nous donnons uniquement des indications de fourchettes de prix de commercialisation aux câblo-opérateurs. A partir de là, l'opérateur organise sa stratégie globale.

Quel est le contenu de l'offre ?
Les trois caratéristiques de chello sont d'une part le haut débit qui est très largement supérieur à ce qui est proposé ailleurs, ensuite, c'est la connexion permanente 24 heures sur 24 qui libère également la ligne téléphonique, enfin, c'est le forfait fixe tous les mois, soit 239 francs. Le portail est très complet. Nous avons des partenariats classiques, comme l'AFP, la chaîne Méteo, World Media Live, Grolier Interactive et FKGB. A terme, nous voulons diffuser du contenu local et régional. Nous sommes en train d'intégrer une structure autonome pour bâtir ce contenu avec des producteurs régionaux dans le domaine de l'audiovisuel. C'est l'axe de développement dans lequel nous allons nous investir. Pour le mettre en place, nous avons déjà signé un accord de partenariat avec la technologie de ClearBand très en pointe dans la diffusion plein écran des images de qualité télévision à partir de n'importe quelle source vidéo (magnétoscopes, caméra vidéo) en temps réel au rythme de 30 images/seconde.

Quel est le profil de vos abonnés ?
Il y a deux types d'abonnés: des gros consommateurs intéressés surtout par l'accès à haut débit et le grand public qui apprécie l'accès forfaitaire et la simplicité. Nous essayons de garantir une offre de qualité à tout le monde. D'ici quelques mois, nous allons finaliser nos offres professionnelles avec une tarification adaptée.

Avez-vous déjà rencontré des problèmes techniques ?
Il faut être honnête. Nous avons identifié, comme tout le monde au démarrage, certains petits problèmes techniques, réglés depuis. Le serveur mail a par exemple déjà été saturé mais nous avons augmenté sa capacité... Notre câblo-opérateur, Médiaréseaux, continue à affiner les réglages boucle par boucle. Aujourd'hui il y a environ 100.000 prises commercialisables sur ce réseau.

Que pensez-vous du développement du câble en France et des déboires techniques de Cybercâble?
Je ne veux pas polémiquer sur ce sujet. Je crois qu'il y a peu de choses à dire à propos de Cybercâble. La morale de cette histoire, c'est qu'il ne faut pas sous-estimer la demande du public et prévoir tous les problèmes possibles. Il y a un gros travail à faire en amont. L'avantage de chello, c'est d'être une société internationale qui bénéficie de compétences multiples et qui travaille sur des pays différents. Nous accumulons de l'expérience depuis plusieurs années. Au siège, il y a des spécialistes qui viennent notamment de l'américain AtHome. Faire partie d'un groupe mondial, ça compte.

Avant de devenir directeur général de chello, Guy Boselli, IEP Paris et MBA HEC (ISA), a occupé le poste de responsable des programmes chez Infonie. Il a commencé sa carrière chez IBM, puis a rejoint Sony Music en 1991. Tout d'abord, chef de produit Sony Classical, il devient responsable du label Sony Jazz.

 











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