Marc
Bruzeau a fondé Cdandco
en 1995. Acteur de la VPC, la société a d'abord
proposé des logiciels et produits informatiques sur son
catalogue papier semestriel (500.000 exemplaires distribués
en mailing, ainsi que d'autres vendus en kiosque), puis sur son
site. Les deux canaux de distribution sont aujourd'hui
complémentaires.Cdandco vient de lever 50 millions de francs.
Propos recueillis par Catherine Pinet le 27 mars
2000
.
JDNet:
Après
avoir levé 10 millions fin avril, vous venez d'effectuer
une nouvelle levée de fonds à hauteur de 50 millions
de francs. De quelle manière avez-vous procédé?
Marc Buzeau :
Les précédents actionnaires ont souscrit à
l'augmentation de capital auxquels se sont joints Apollo Invest
et Partcom.
Mes salariés et moi détenons 25% de Cdandco, Dassault
Multimédia 23%, Infogrames Multimedia 17%, CDC Innovation,
13%, Incom/Partcom, 14%...
C'est
un préalable à une entrée en Bourse ?
Oui, comme
toute start-up qui se respecte. Nous prévoyons de le faire
au deuxième semestre de cette année.
Allez-vous
lancer une campagne de publicité?
Oui, nous allons réaliser une campagne de communication,
à partir du printemps. Online, nous allons poser des bannières
sur des produits spécifiques. Mais nous allons surtout
miser sur le marketing direct. Le budget publicitaire n'est pas
encore arrété, mais il ne devrait pas être
inférieur à 5 millions de francs. Nous avons également
de nombreux partenariats avec Yahoo Shopping, Wanadoo, AOL, Multimania
ou les Echos.
Envisagez-vous
d'élargir votre gamme de produits?
Nous allons proposer un choix de consoles et de jeux vidéo,
à partir du mois d'avril. Nous élargissons la gamme,
mais dans la continuité de notre spécialité.
Nous agissons en srtatégie verticale. Nous ne vendrons
jamais de livres.
Vous
êtes dans la V2. Une V3 au programme?
Elle
devrait être lancée début mai. Nous offrirons
davantage de services et de produits.
Quelle
est l'évolution de la fréquentation de votre site?
Nous recensons actuellement 150.000 visiteurs par mois pour ce
premier semestre. C'est trois fois plus que l'an dernier à
la même époque. Nous comptons 10 millions de pages
vues par mois.
Vous
êtes à la fois présents dans la vente par
correspondance classique avec un catalogue papier et dans la vente
en ligne. Quelle est la part des ventes que vous réalisez
sur le net?
Aujourd'hui, nous réalisons un tiers de notre chiffre d'affaires
sur Internet. C'est à dire entre 20 et 25 millions sur
notre objectif de 70 millions de francs pour cette année.
L'an dernier, le net représentait 15% de notre chiffre
d'affaires, soit 5 millions de francs sur 32 millions.
Est-ce
que la cible est la même sur internet et sur papier?
Sur les deux supports, ce sont principalement des hommes, à
75%. Mais la cible est sensiblement différente. Les clients
du catalogue papier ont 42-43 ans en moyenne, et 15% d'entre eux
ont plus de 55 ans. Sur internet, la moyenne d'âge des acheteurs
est de 32 ans, et seulement 1% d'entre eux ont plus de 75 ans.
Si les acheteurs du catalogue sont de catégorie CSP+, les
internautes sont plutôt CSP++. En fait, le cybercomportement
que nous observons sur notre site reflète les utilisateurs
d'Internet en général. C'est une clientèle
plus urbaine et plus active.
Les
catalogues papier et le site sont donc complémentaires
et non rivaux?
Exactement. Ces deux outils nous permettent de contacter des cibles
différentes, donc d'élargir notre clientèle.
Sur les clients qui recoivent notre catalogue papier, seuls les
deux/tiers d'entre eux ont une connexion chez eux. Si nous n'avions
qu'un site, nous ne toucherions pas le tiers qui reste. C'est
ce qui nous différencie de nos conccurents uniquement en
ligne.
Les
cyberacheteurs ont-ils un comportement différent des acheteurs
du catalogue papier?
Oui. Les cyberconsommateurs ont d'autres attentes en terme de
qualité de service. Ils sont plus exigeants pour la rapidité.
Nous proposons trois offres de livraison: en colis postaux (7
à 10 jours), en colissimo (48 heures) ou en chronopost
(24 heures). Alors que seulement un tiers des acheteurs du catalogue
papier demandent une des deux livraisons rapide, plus de la moitié
des cyberconsommateurs font cette même requête. Cette
exigence de rapidité est spécifique au net en général.
Marc
Bruzeau, 42 ans, ESCAE, exerce dans le marketing direct depuis
18 ans. Il débuta chez Rapp & Collins en 1982 comme
chef de publicité, puis devient directeur général
de l'agence Marboeuf, Bruzeau et Associés, avant de passer
président d'Eurocom direct (Havas Advertising).
En 1995, il fonde cdandco.