Interviews
 

Jean Cazès
Président Directeur Général
None Networks

C'est un cas singulier dans le monde des fournisseurs d'accès Internet français: la start-up None Networks vient de lancer officiellement son offre Freesbee.fr d'accès Internet sans abonnement avec des tarifs de communication très bas (cf. notre article) qui s'appuie sur un dispositif de "call back". Ce projet, dont l'idée remonte à 1995, a commencé à prendre une forme tangible après l'acquisition d'une grande quantité de temps de communication à France Télécom puis en séduisant des investisseurs. Plus de 163 millions de francs ont été injectés dans None Networks. Objectif : séduire le grand public avant d'intéresser les entreprises.

Propos recueillis par Philippe Guerrier le 16 juin 1999 .

JDNet : Quel est l'avantage de votre système du "call back" local?
Jean Cazès : Au niveau technique, c'est un moyen qui permet d'avoir des marges plus importantes tout en offrant de l'Internet au prix d'une communication locale. Cela permet également d'avoir une sécurité, une fiabilité meilleure. Par exemple, si le dispositif de Bordeaux ne marche pas, un autre prend le relais et ce, en toute transparence pour l'utilisateur. Et puis, cela nous procure un avantage commercial certain: via le call back, nous avons des tarifs préférentiels de la part de France Télécom.

Quels sont vos objectifs?
En premier, la liberté de facturation complète. Nous n'avons pas à faire agréer nos tarifs auprès de France Télécom. L'étape n°1 est d'offrir un service global d'accès Internet au prix de la communication locale de France Télécom. Ca revient au même prix qu'un service d'Internet gratuit. Etape n°2: nous maîtrisons notre marketing. Nous allons à terme développer pour les internautes intensifs des offres qui les inciteront à rester chez nous.

Comptez-vous diminuer le coût des communications?
Nous n'entrerons pas dans un système de vente à perte. Il existe une limite à la baisse des tarifs qu'on appliquera. Nous proposons la meilleure offre technique (basée sur un réseau ATM en France et à l'international), cela a un coût. Notre déficit de départ doit rester tolérable pendant une période transitoire. Mais avec toutes les ressources complémentaires (publicité, commerce électronique...), nous arriverons à être rentable.

Sur quels aspects comptez-vous assurer votre développement : le grand public ou les entreprises?
Nous avons commencé par une offre grand public. Nous serons en mesure de proposer des offres avec des partenaires professionnels: une banque par exemple, dont les clients pourraient surfer gratuitement sur le site... En terme d'équilibre économique, les aspects grand public et entreprises sont aussi importants l'un que l'autre dans notre modèle économique.

Comment le concept de None Networks est-il né?
L'idée, qui remonte à 1995, vient de mes deux associés: Frédéric Miserey et Hervé Simonin. Je les ai rencontrés à la mi-96. Il y a un an, nous avons négocié avec France Télécom l'acquisition de temps de communication. L'accueil a été relativement bon. Il faut dire que France Télécom détenait alors 20% de notre société que l'on a depuis revendue.

Comment avez-vous trouvé le financement nécessaire? Nous avons réuni 163 millions de francs de financement en provenance de sociétés de capital-risque (cf fiche technique ci-dessous). Fin 97, nous avions déjà effectué un premier tour de table avec Sofinnova. Nous avons bouclé le financement début 99.

Avez-vous l'intention de lancer une campagne de publicité en ligne?
Nous commençons dès demain une campagne de publicité offline. Nous verrons après ça. Nous sommes conseillés par l'agence FKGB.

Quel contenu développez-vous pour l'aspect portail de freesbee.fr?
Le site sera relativement complet: l'actualité avec l'AFP, la finance avec Self Trade, le sport avec Sport 24 et Euro TV. Nous avons également signé un partenariat avec Nomade, le guide de recherche francophone. Nous voudrions développer l'aspect jeux en réseau, compte tenu de la qualité de notre offre technique.

Les quatres fondateurs de None Networks :

Jean Cazès
, 44 ans, PDG de None Networks, diplômé de l'Ecole polytechnique. De 1981 à 1984, responsable des industries culturelles et des nouvelles technologies au cabinet de Jack Lang, ministre de la Culture. 1984: crée la société de production cinématographique Initial Groupe. Actuel vice-président de la Chambre syndicale des producteurs de films et président du Club des producteurs européens.
Frédéric Miserey, 33 ans, est directeur général de None Networks. Auteur de logiciels Macintosh et consultant en architecture réseau pour Apple.
Hervé Simonin, 37 ans, co-directeur général de None Networks, ingénieur, diplômé de l'Ecole supérieure d'informatique, d'électronique et d'automatique. 1990 : directeur de recherche et développement de la société audiovisuelle Ariès.

Jean-Baptiste Toulouse, administrateur de None Networks, diplômé de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole Nationale d'Administration. Aujourd'hui directeur général de la banque d'affaires Warburg Dillon Read Paris.

None Networks :

Capital de la société

73 millions de francs

Montant de l'investissement en capital risque
163 millions de francs
Investissements annexes
Leasing sur les équipements télécoms et informatiques : 90 millions de francs
Investissement technique siège parisien : 75 millions de francs
Actionnariat

- Les fondateurs (34%)
- Nomura Securities Londres ,pôle d'investissement européen de la banque d'affaires japonaise
Nomura (34%)
- Sofinnova, société française de capital risque (15%)
- 3i Group plc, société de capital risque (11%)
- Cita, fonds de capital-risque réunissant des investisseurs koweitiens, Paribas Affaires Industrielles et Natexis (5%)
-CFI, société de capital risque (2%)

Effectif actuel 50 personnes
Prévision effectif (déc. 99) 120 personnes






 

Dossiers

Marketing viral

Comment transformer l'internaute en vecteur de promotion ? Dossier

Ergonomie

Meilleures pratiques et analyses de sites. Dossier

Annuaires

Sociétés high-tech

Plus de 10 000 entreprises de l'Internet et des NTIC. Dossier

Prestataires

Plus de 5 500 prestataires dans les NTIC. Dossier

Tous les annuaires
 
 

Sondage

Ce qui vous a le plus embêté avec le bug de Google :

Tous les sondages