Interview

Jacques Chirac
"Mon projet pour la France numérique"

(Interview réalisée par e-mail le 11 mars 2002)
Nouvelle économie, e-Transformation, démocratisation de l'Internet, haut débit, Internet et citoyenneté... En mars, le Journal du Net avait interrogé le candidat Chirac sur son projet et ses propositions en matière de développement des nouvelles technologies en France. Sévère pour le bilan du gourvernement ("Je ne me contente pas de la mention passable pour la France"), il plaidait pour la libération de l'esprit d'entreprise et l'implication de l'Etat pour combler la "fracture numérique". Vaste e-programme...
          
1. Bilan et
projet
2. "Nouvelle économie" 3. Accès à l'Internet 4. e-Politique et citoyenneté
"La puissance publique s'est contentée de courir après l'événement" "La réussite professionnelle et financière ne doit plus être suspectée" "Objectif : un ordinateur par famille en 2007" "Je suis favorable au vote en ligne"

1. Bilan et projet "La puissance publique s'est contentée de courir après l'événement"

Le Journal du Net. Il est communément admis que les nouvelles technologies et Internet en particulier sont un enjeu décisif pour les dix années à venir, aussi bien pour notre économie, nos entreprises que pour la société française dans son ensemble. Partagez-vous cette analyse ?
Jacques Chirac. J'ai eu l'occasion d'évoquer à plusieurs reprises, ces dernières années, l'enjeu capital que représente la diffusion des technologies de l'information dans notre pays en termes de croissance, d'innovation, d'emplois, d'accès au savoir et d'influence culturelle dans le monde. Durant les sept dernières années, la France a changé, elle a progressé, mais elle n'a pas comblé son retard. Nous conservons un taux de connexion à Internet de nos foyers inférieur de 40% à la moyenne européenne. L'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne se sont appropriés beaucoup plus vite que nous ces innovations. Quant aux Etats-Unis et aux pays nordiques, comme vous le savez, plus de la moitié de leur population est connectée.

Il n'y a en France ni carte d'identité électronique, ni possibilité de voter par Internet, ni paiement d'impôts en ligne…Comparé aux actions menées par nos voisins, le bilan de la France reste très moyen. C'est avant tout le dynamisme des Français qui a porté les progrès de l'Internet. La puissance publique n'a pas su dessiner une vision politique, elle s'est contentée de courir après l'événement.

C'est pourquoi je souhaite que le prochain quinquennat soit celui d'un nouvel élan pour l'entrée de la France dans la société de l'information. Je veux porter le projet d'une "France numérique", profondément modernisée, autour de trois priorités :
- l'accès de tous les Français à l'Internet à haut débit et la poursuite de la baisse des tarifs de l'Internet ;
- un plan national d'équipement en ordinateurs pour les foyers, les écoles et les universités ;
- la primauté donnée dans la recherche française et européenne aux technologies de l'information, au même titre que les sciences du vivant et de l'environnement.

Il y a deux ans, les responsables politiques se sont intéressés de près au phénomène. Vous avez vous-même rencontré à plusieurs reprises les professionnels du secteur ou visité des entreprises. Aujourd'hui, cet intérêt semble moindre. Est-ce simplement une impression ?
Si "l'euphorie internet" est un peu retombée, je persiste à croire que l'appropriation des technologies de l'information représente un défi majeur à relever pour notre pays dans les cinq années à venir. L'enjeu est économique, mais aussi culturel. Mon intérêt pour cette question n'a pas diminué. Au contraire, je crois qu'il y a désormais urgence à agir.

D'une façon générale, quelle est votre vision de l'apport des nouvelles technologies au développement de la France et de l'Europe ?
Les technologies de l'information peuvent nous apporter des bienfaits dans presque tous les domaines de la vie quotidienne. La communication, évidemment qui ne cesse de se développer, quelles que soient les distances. La santé aussi : soigner à distance, dans les meilleures conditions, c'est désormais possible. L'accès au savoir et à la culture : l'ordinateur communiquant devient l'encyclopédie universelle du XXIe siècle.

La France et l'Europe, la France en Europe, peuvent et doivent en faire leur domaine d'excellence. Nos équipes de chercheurs, nos entrepreneurs, nos travailleurs qualifiés sont nos premiers atouts. Nous avons les moyens, ensemble, de faire des nouvelles technologies une chance économique, mais également un moteur de coopération, un projet d'unité. Le développement de ces projets de recherche nécessite que nous travaillions ensemble : public et privé, pays voisins en Europe.

Ceci est d'autant plus légitime que nous sommes porteurs d'un message : la conciliation de l'avancée du progrès et du respect de l'homme. Les nouvelles technologies, quel que soit leur domaine d'application, posent des questions éthiques : du respect de la vie privée à la protection intellectuelle et artistique, des limites à apporter à la liberté d'expression. Je suis convaincu que l'Europe est porteuse d'une réponse originale à ces questions.

Parce que je crois que le progrès de la science n'a de sens que s'il se fait dans le respect et même l'approfondissement de la démocratie, l'Europe doit s'engager pleinement dans la voie de cette conciliation au niveau international.

Suite de l'interview >>

1. Bilan et
projet
2. "Nouvelle économie" 3. Accès à l'Internet 4. e-Politique et citoyenneté
"La puissance publique s'est contentée de courir après l'événement" "La réussite professionnelle et financière ne doit plus être suspectée" "Objectif : un ordinateur par famille en 2007" "Je suis favorable au vote en ligne"


  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International

 

Dossiers

Marketing viral

Comment transformer l'internaute en vecteur de promotion ? Dossier

Ergonomie

Meilleures pratiques et analyses de sites. Dossier

Annuaires

Sociétés high-tech

Plus de 10 000 entreprises de l'Internet et des NTIC. Dossier

Prestataires

Plus de 5 500 prestataires dans les NTIC. Dossier

Tous les annuaires
 
 

Sondage

Ce qui vous a le plus embêté avec le bug de Google :

Tous les sondages

 
 
Nos autres sites Société | Contacts | Publicité | PA Emploi | Presse | Recrutement | Tous nos sites | Données personnelles
© Benchmark Group, 69-71 avenue Pierre Grenier, 92517 Boulogne Billancourt Cedex