Interviews

Jean-Christophe Hermann
PDG
Fnac Direct

"Un magasin abritant un média"...telle est l'expression utilisée par Jean-Christophe Hermann pour décrire les ambitions du nouveau site de la Fnac. Celui-ci accueille de nouvelles fonctionnalités, tant au niveau des services que du contenu (Voir aussi l'interview vidéo et lire l'article du JDNet).

Propos recueillis par Rémi Carlioz et Philippe Guerrier le 04 novembre 1999 .

JDNet : Dans quel esprit avez-vous monté ce nouveau site?
Jean-Christophe Hermann :
Il faut tout d'abord indiquer que la Fnac n'est pas un généraliste de la culture mais un "multispécialiste". C'est ce que nous avons voulu mettre en oeuvre. La Fnac veut développer le e-commerce, le contenu et les communautés sur son site mais nous voulons éviter la confusion des genres. Nous avons eu des retours sur le site que nous avons testés auprès de clients fidèles et internautes de la Fnac. Il y a eu une remontée très clair: ces derniers nous disent : "Vous êtes quoi? Un média, un magasin ou une communauté ?". En bref, nous voulons que le site de la Fnac soit un "magasin qui abrite un média". Nous voulons d'abord être un marchand crédible mais aussi nourrir les internautes qui viennent pour découvrir, un peu à la manière de notre personnage "Jean-Luc" de notre spot de publicité, qui vient consulter les bandes dessinées sur place mais qui n'achète jamais rien. Il est apparu dans nos études que deux clients sur trois ressortent de la Fnac sans rien avoir acheté. Ca ne nous inquiète pas. Au contraire, on trouve ça génial. Ca prouve que nous avons su monter un lieu de vie où les gens viennent se cultiver. Nous voulons montrer cette force sur le Net. Et sur Internet, la possibilité de flâner est accrue et facilitée.

Peut-on être un marchand efficace et un média crédible?
C'est à l'internaute de répondre. Nous avons organisé des espace d'expression libre sur le site par le biais de forums et de chats. La crédibilité est dans le naturel. On ne force pas à choisir. Nous avons deux entrées distinctes: une produit et l'autre contenu.

Quand avez-vous réellement commencé à travailler sur le projet de ce nouveau site ?
La réflexion stratégique a débuté il y a plus d'un an. Nous avons commencé une ébauche du nouveau site au printemps dernier.

Quelles sont les grandes innovations ?
Déjà, nous allons passer à un million de références, l'offre la plus complète du marché. Pour résumer, nous avons un catalogue de références enrichi avec notamment l'entrée de 400.000 "imports", une partie téléchargement d'extraits musicaux (1.500 en tout) avec en nouveautés des partitions musicales. Nous avons monté un magasin virtuel de logiciels en 3D avec un décor de la Fnac. Un système de personnalisation baptisé "Ma Fnac" a été mis en place. Nous avons également élaboré un label de confiance et de sécurité "la Fnac s'engage". Une livraison express des 100.000 produits les plus demandés en 48 heures et un service de travaux photos virtuel pour créer une photothèque en ligne. Le service billetterie a également été enrichi.

Que devient l'offre d'accès Internet gratuit Fnac.net?
Fnac.net devient un l'onglet "média" du magasin qui va servir d'entrée à l'actualité événementielle sur le nouveau site. L'offre FAI Fnac.net quant à elle ne disparaît pas. Elle passe la main à Mageos.com, une nouvelle offre cautionnée par la Fnac. Fnac.net disposait de 200.000 abonnés.

Lorsque vous aviez lancé l'offre FAI spécifique Fnac, vous saviez que l'offre allait être étendue à toutes les enseignes du groupe PPR?
Fnac.net a été lancé en mai dernier. Nous travaillions sur ce projet depuis six mois. Compte tenu de cette première expérience, nous avons pensé très rapidement aux effets d'échelle. L'exemple du succès de Freeserve en Grande-Bretagne nous a servi de repères. Les kits de connexions distribués dans des magasins physiques, Dixons en l'occurrence, était un bon moyen pour recruter de nouveaux abonnés. Dans la période juillet-août, nous avons décidé de mutualiser les investissements.

Vous voulez devenir un Amazon?
Amazon n'est qu'un confrère pour l'instant, qui a donné ses lettres de noblesse à Internet dans notre domaine. Il deviendra peut-être un concurrent en France. Aujourd'hui, nous nous adressons aux 90 millions de francophones et francophiles du monde entier. Nous avons la chance d'être adossés au premier distributeur informatique de France, au premier libraire et au premier disquaire français. Nous avons ouvert notre site en 1996 et avons été précurseurs par rappport aux distributeurs américains tels que Barnes & Noble.

Quels investissements avez-vous prévu pour le Net?
Nous prévoyons d'investir 250 millions de francs sur les quatre prochaines années pour développer notre présence. Nous allons atteindre un chiffre d'affaires situé entre 40 et 50 millions de francs sur le Net en 1999. Pour l'an 2000, la fourchette est plus large. Tout dépend de l'évolution du marché mais nous pouvons tabler sur un CA compris entre 700 millions et 1 milliard de francs sur le Net.

Fnac Direct en chiffres

Nombre de visites
30.000 visites par jour
Objectif avec le nouveau site
100.000 visites par jour
Nombre de références
400.000
Chiffre d'affaires Internet 1999


Entre 40 et 50 millions de francs (prév.)








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