Les start-ups
du net à la recherche de financement, ont depuis peu un
rendez-vous régulier avec les capitaux- risqueurs, Capital
IT. Le bilan de la première édition (qui a eu lieu
en juin dernier) s'est avéré très positif:
70% des entreprises sélectionnées ont depuis initialisé
un tour de table et/ou levé des fonds. Emmanuel Libaudiere,
organisateur de la manifestation, fait le point sur ces nouvelles
"Rencontres européennes du financement des technologies
de l'Information et de la communication", qui auront lieu
le 26 et 27 octobre 1999, à l'Hôtel Méridien
Montparnasse à Paris.
Propos recueillis par Gaëlle Hassid le 18
octobre 1999 .
JDNet: Pourriez-vous
nous expliquer le concept de cette deuxième édition
de Capital IT?
Emmanuel Libaudière:
Le principe de base est simple: Capital IT a été
conçu pour aider les start-ups du net à trouver
des financements et développer leur société.
Pour cela, nous sélectionnons les quarante meilleures start-ups
du moment que nous présentons aux meilleurs capitaux risqueurs
français et européens. Capital IT est un accélérateur
de business. Les start-ups gagnent du temps car, en un jour, elles
rencontrent tous les capitaux-risqueurs qui pourraient entrer
dans leur capital. Cela représente plus de quatre mois
de gagné. Et, c'est ce même principe de gain de temps
qui joue pour les capitaux risqueurs, car ils ont en face d'eux
les dossiers les plus intéressants du moment. Au lieu de
chercher les meilleurs dossiers sous le mètre 50 de papier
qui s'empilent sur leur bureau, ils peuvent en un jour rencontrer
les chefs d'entreprises.
D'où
est venue l'idée?
En fait, l'idée de Capital IT est venue d'une discussion
de bistrot. On a réalisé qu'il n'existait pas de
structures privées et professionnelles en France, et notamment
à Paris pour les start-ups du net à la recherche
de fonds. Il existe des Rencontres réalisées par
des structures publiques ou d'autres points de rencontres organisés
en local, voire d'autres événements qui englobent
toute l'industrie. Il nous fallait un équivalent des Rencontres
américaines Venture Market, c'est à dire des rencontres
spécialisées pour les start-ups du net.
Quels
sont les critères de candidatures pour une start-up désirant
participer à Capital IT?
Il faut être implantée dans un pays européen
(Israël inclus), intervenir dans le domaine des NTIC, avoir
dépassé le stade du concept et commencé la
mise au point du produit. Il faut également avoir un projet
réellement innovant, rechercher un financement (au minimum
2 millions de francs sur 12 mois), avoir une vraie ambition internationale
et présenter un fort potentiel de développement.
Ces entreprises peuvent donc se présenter et passer le
premier cap de la sélection.
Sur
quels critères sont ensuite sélectionnés
les candidatures?
Il existe cinq critères principaux: l'envergure internationale
du projet, l'expertise technologique, l'équipe de management,
la stratégie de marché et le financement. Les start-ups
doivent remplir un formulaire disponible sur le site de Capital
IT. Selon la pertinence de leurs réponses, les dossiers
seront sélectionnés ou non. Seuls les dossiers envoyés
par mail sont pris en compte.
A la fin des deux jours, il y a un vote et trois trophées
sont attribués. Qui vote?
L'audience. Nous avons mis à la disposition des journalistes,
des capitaux-risqueurs et des chefs d'entreprises deux fois 125
boîtiers pour voter sur les différents projets. Le
vote prend en compte la qualité de la présentation,
le potentiel du business et l'innovation technologique.
Comment les candidats se préparent
à leur "performance"?
Les sociétés sont coachées,
c'est à dire qu'elles bénéficient d'une séance
de travail sur le fond et la forme de leur présentation.
Avec les conseils des experts d'Ernst & Young Entrepreneurs
et des partenaires de Capital IT.
Certains
reprochent à Capital IT de faire une part trop belle à
l'écurie Chausson, que leur répondez-vous?
Christophe Chausson a de très beaux dossiers et les plus
avancés. Partant de là, il est certain que ses dossiers
ont plus une grande chance en terme de probabilité d'y
participer. Cela étant, il faut que ces dossiers passent
la barrière de la sélection qui est loin d'être
facile. Cette sélection se fait plus par la pertinence
du projet que par l'appartenance à tel ou tel leveurs de
fonds.
Avez-vous
noté des différences significatives chez les candidats
par rapport à la première édition de Capital
IT?
La première édition ayant eu lieu il y a moins de
six mois, je ne dirai pas qu'il y a eu un changement radical.
Néanmoins, les sociétés sont plus professionnelles.
Nous avons reçu moins de dossiers mais ceux-ci sont de
meilleurs qualité et plus abouti. Cette année, le
créneau des sites communautaires est davantage représenté.
Et
chez les capitaux-risqueurs?
Ils sont plus nombreux que l'année dernière. Nous
serons, au total, plus de 350 personnes (journalistes inclus).