Interviews
 

Jean-Pierre Eskenazi
Président-Directeur général
Michel Fantin
DG adjoint

Netbooster

Spécialisée dans le référencement "haut de gamme", Netbooster a déjà pris en charge une centaine de sites. Michel Fantin a quitté récemment les éditions Ajour pour explorer les différents moyens d'assurer le développement de la société dont il est le nouveau directeur général adjoint. Avec Jean-Pierre Eskenazi, le fondateur de Netbooster, il fait le point sur la technique sophisitiquée mais précieuse du référencement de site.

Propos recueillis par Philippe Guerrier le 15 juin 1999 .

JDNet : A quand remonte la création de Netbooster?
Michel Fantin : Netbooster est une start-up créée en mars 1998 par Jean-Pierre Eskenazi. Je l'ai rejointe il y a un mois et demi pour m'occuper de l'aspect développement commercial. Nous sommes leader en France sur le "haut de marché". Huit collaborateurs travaillent pour Netbooster. Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 3 millions de francs sur notre premier exercice commercial et nous sommes d'ores et déjà bénéficiaires.

Quels services proposez-vous aux entreprises?
M.F. Nous réalisons des prestations de référencement sur mesure afin d'optimiser les sites de nos clients sur le Web et de s'y distinguer. Une étude "Stratégies"/Médiangles indique que 99% des entreprises estiment le référencement comme essentiel, devant le suivi des contenus et les campagnes de promotion. Nous proposons une référencement "manuel" et non "automatique".

Que sont des pages "alias"?
Jean-Pierre Eskenazi : Ce sont des pages construites pour optimiser la réaction des mots clés dans un référencement. Mais ça ne fonctionne que sur les moteurs de recherche. Nous travaillons essentiellement autour de mots génériques. Les moteurs de recherche ont un degré de considération différent des mots-clés. Par conséquent, il faut segmenter ces derniers par petits thèmes.

Ces pages ne risquent-elles de tromper l'internaute dans ses recherches?
M.F. Utilisée à bon escient, tout le monde est gagnant avec cette méthode. 75% des internautes aboutissent à un site en partant d'un moteur de recherche ou d'un annuaire. Les pages alias permettent à l'entreprise d'être plus visible et les utilisateurs aboutissent plus directement à leurs requêtes. Mais il ne faut pas mentir sur le contenu des sites.

Quelles garanties apportez-vous quant aux positions des sites que vous référencez dans les outils de recherche?
J.-P. E. Netbooster garantit la position parmi les huit premiers résultats sur six de douze outils donnés. Toutefois, nous ne donnons jamais de garanties sur un outil de recherche en particulier. Il existe quatre étape dans la démarche de référencement que nous effectuons pour nos clients: l'audit où nous prenons en compte tous les paramètres de références qui sont validés par nos clients, le développement des pages alias, l'inscription aux outils de recherche qui dure trois mois. Enfin, un rapport de synthèse concernant le positionnement des sites est remis à l'issue de la mission.

Comment assurez le maintien du positionnement d'un site sur un outil de recherche?
J.P.E. Une fois le positionnement atteint, l'obligation de résultat est remplie. Nous n'avons plus de garantie contractuelle. Le maintien à une place demande un suivi constant. Sinon, le positionnement se dégrade très rapidement.

Combien de sites avez-vous en charge?
M.F. Nous avons un peu moins de 100 sites référencés ou en cours de référencement. Pour les derniers, nous pouvons citer Les Trois Suisses, Sagem, Intershop, QXL, Business Village, Marianne Village, Corrige Bac, CD and Co...

Quels sont les tarifs que vous pratiquez? 
M.F. Les tarifs évoluent en fonction du nombre du nombre de "pages alias". Ils dépendent également du nombre de noms de domaines à déposer. Le prix moyen pour un référencement chez Netbooster est de 35.000 francs. Nous collaborons également avec des agences de conception web qui ont tendance à nous confier l'aspect référencement. Nous sommes ainsi compris dans le package. Nous avons des contacts avec une soixantaine d'agences mais seule une bonne dizaine sont vraiment actives.

Dans le numéro du mois de mai 99, "Stratégie Internet" a publié un tableau avec les tarifs de différents référenceurs. Comment expliquez-vous l'élasticité des tarifs? 
M.F. Si le marché se structure, les tarifs vont se structurer. En ce qui concerne Netbooster, nos tarifs sont équilibrés par rapport à nos prestations de service. Mais il est vrai que des personnes arrivent sur le marché en pratiquant le dumping.

Estimez-vous que les entreprises sont sensibles au référencement?
M.F. C'est devenu une vraie préoccupation pour les entreprises. Des explications doivent être encore fournies sur la vraie nature du référencement mais il y a une véritable prise de conscience à ce sujet. Un certain nombre d'entreprises sont peu satisfaites du premier référencement effectué. Plus de la moitié de nos contacts nous appellent lors d'une refonte du site pour améliorer cet aspect.

Sur quels modèles de développement refléchissez-vous?
M.F. Nous étudions trois directions: la croissance interne fondée sur le métier de Netbooster. Nous escomptons 10 millions de francs en 2000 sur le marché français en misant sur l'auto-financement. Secundo, nous réfléchissons à une ouverture sur l'international avec des bureaux en Grande-Bretagne et en Allemagne. Nous ferons certainement appel à des investisseurs et des capitaux-risqueurs pour cela. Troisième voie: l'intégration d'activités complémentaires pour occuper le "bas du marché". Nous ne prendrons pas de décisions avant septembre.

Quels sont, selon vous, les outils de recherche indispensables pour le référencement?
M.F. C'est une "coopétition", un mélange de coordination et de compétition. Il y a les "big eight" qu'Olivier Andrieu cite également (AltaVista, Hotbot, Infoseek, Northern Light, Excite, Lycos, Webcrawler et MSN) et les annuaires (Yahoo, Look Smart et Snap). Ces outils représentent 80% des requêtes. Après, il existe des dizaines voire des centaines d'autres outils de recherche.

Et pour les outils francophones?
M.F. C'est très important bien sûr. Nous ne faisons pas de différence de traitement sur les moteurs et guides de recherche francophones.

Le fait de passer par un référenceur accélère-t-il l'indexation sur les annuaires?
J.-P. E. Dans la mesure où nous avons de bonnes relations avec les annuaires, la réponse est oui en cas de besoin urgent. Mais je ne le fais pas pout tous les clients.

Faut-il payer pour accélérer la procédure?
J.P.E. Yahoo France ne se lance pas dans cette procédure en France. Aux Etats-Unis, Yahoo a limité cette procédure aux sites commerciaux. En France, apparemment, il n'en est pas question.

AltaVista met aux enchères la première place sur les pages de réponse à différents mots-clé. Qu'en pensez-vous?
J.P.E. Nous n'avons pas encore vu le résultat. Si j'ai bien compris, le moteur de recherche va vendre des places dans un tableau sur la colonne de droite, qui sera clairement distingué des résultats des requête au centre des fenêtres. Les moteurs de recherche doivent avoir un souci de distinguer le rédactionnel du promotionnel. C'est une question de crédibilité.

Quel est votre site d'information préféré?
Michel Fantin : J'aime beaucoup Wired, Red Herring et garage.com, qui est le site des "business angels" de la Côte Ouest des Etats-Unis.

Votre site favori en dehors de vos activités professionnelles?
M.F. Je suis un fan de BD. J'aime bien le site officiel de Mobus.

Vous achetez sur Internet?
M.F. Je commande sur Telemarket de manière récurrente. Je me suis abonné au magazine anglais Vanity Fair en ligne.

Qu'aimez-vous sur le Net?
M.F. L'hyper-choix. La notion de galerie marchande planétaire et de communauté virtuelle.

Qu'y détestez-vous ?
M.F. Attendre trop longtemps pour une connexion. J'évite l'Internet vers 14 heures...

Jean-Pierre Eskenazi a créé en 1997 Netbooster après trois ans d'expérience dans le développement de sites.

Michel Fantin a un DEA de Mécanique quantique, est docteur en physique atomique et diplômé de l'IEP Toulouse. Après avoir été successivement chercheur au CNRS, journaliste scientifique (Le Monde, La Recherche), rédacteur en chef puis éditeur des mensuels micro du Groupe Test (L'Ordinateur individuel...), il a été nommé directeur général des éditions Ajour, filiale du Groupe Test (Havas). Il a rejoint Netbooster en mai 1999 en qualité d'associé et de directeur général adjoint, chargé notamment des relations avec les investisseurs et les partenaires financiers.


Netbooster :

Chiffre d'affaire 99

3 millions de francs

Prévision 2000
10 millions de francs
Clients Une centaine de sites : CCF, Les Trois Suisses, Sagem, Intershop, QXL, Business Village, Marianne Village, Corrige Bac, CD and Co...







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