Que
sont des pages "alias"?
Jean-Pierre
Eskenazi : Ce sont des pages construites pour optimiser
la réaction des mots clés dans un référencement.
Mais ça ne fonctionne que sur les moteurs de recherche.
Nous travaillons essentiellement autour de mots génériques.
Les moteurs de recherche ont un degré de considération
différent des mots-clés. Par conséquent,
il faut segmenter ces derniers par petits thèmes.
Ces
pages ne risquent-elles de tromper l'internaute dans ses recherches?
M.F. Utilisée à bon escient,
tout le monde est gagnant avec cette méthode. 75% des
internautes aboutissent à un site en partant d'un moteur
de recherche ou d'un annuaire. Les pages alias permettent à
l'entreprise d'être plus visible et les utilisateurs aboutissent
plus directement à leurs requêtes. Mais il ne faut
pas mentir sur le contenu des sites.
Quelles
garanties apportez-vous quant aux positions des sites que vous
référencez dans les outils de recherche?
J.-P.
E. Netbooster garantit la position parmi les huit
premiers résultats sur six de douze outils donnés.
Toutefois, nous ne donnons jamais de garanties sur un outil
de recherche en particulier. Il
existe quatre étape dans la démarche de référencement
que nous effectuons pour nos clients: l'audit où nous
prenons en compte tous les paramètres de références
qui sont validés par nos clients, le développement
des pages alias, l'inscription aux outils de recherche qui dure
trois mois. Enfin, un rapport de synthèse concernant
le positionnement des sites est remis à l'issue de la
mission.
Comment assurez le maintien du positionnement
d'un site sur un outil de recherche?
J.P.E.
Une fois le positionnement atteint, l'obligation de résultat
est remplie. Nous n'avons plus de garantie contractuelle. Le
maintien à une place demande un suivi constant. Sinon,
le positionnement se dégrade très rapidement.
Combien
de sites avez-vous en charge?
M.F.
Nous avons un peu moins de 100 sites référencés
ou en cours de référencement. Pour les derniers,
nous pouvons citer Les Trois Suisses, Sagem, Intershop, QXL,
Business Village, Marianne Village, Corrige Bac, CD and Co...
Quels
sont les tarifs que vous pratiquez?
M.F. Les tarifs évoluent en fonction du nombre
du nombre de "pages alias". Ils dépendent également
du nombre de noms de domaines à déposer. Le prix
moyen pour un référencement chez Netbooster est
de 35.000 francs. Nous collaborons également avec des
agences de conception web qui ont tendance à nous confier
l'aspect référencement. Nous sommes ainsi compris
dans le package. Nous avons des contacts avec une soixantaine
d'agences mais seule une bonne dizaine sont vraiment actives.
Dans
le numéro du mois de mai 99, "Stratégie Internet"
a publié un tableau avec les tarifs de différents
référenceurs. Comment expliquez-vous l'élasticité
des tarifs?
M.F. Si le marché se structure, les tarifs vont
se structurer. En ce qui concerne Netbooster, nos tarifs sont
équilibrés par rapport à nos prestations
de service. Mais il est vrai que des personnes arrivent sur
le marché en pratiquant le dumping.
Estimez-vous
que les entreprises sont sensibles au référencement?
M.F. C'est devenu une vraie préoccupation pour
les entreprises. Des explications doivent être encore
fournies sur la vraie nature du référencement
mais il y a une véritable prise de conscience à
ce sujet. Un certain nombre d'entreprises sont peu satisfaites
du premier référencement effectué. Plus
de la moitié de nos contacts nous appellent lors d'une
refonte du site pour améliorer cet aspect.
Sur
quels modèles de développement refléchissez-vous?
M.F. Nous étudions trois directions: la croissance
interne fondée sur le métier de Netbooster. Nous
escomptons 10 millions de francs en 2000 sur le marché
français en misant sur l'auto-financement. Secundo, nous
réfléchissons à une ouverture sur l'international
avec des bureaux en Grande-Bretagne et en Allemagne. Nous ferons
certainement appel à des investisseurs et des capitaux-risqueurs
pour cela. Troisième voie: l'intégration d'activités
complémentaires pour occuper le "bas du marché".
Nous ne prendrons pas de décisions avant septembre.
Quels
sont, selon vous, les outils de recherche indispensables pour
le référencement?
M.F. C'est une "coopétition", un mélange
de coordination et de compétition. Il y a les "big
eight" qu'Olivier Andrieu cite également (AltaVista,
Hotbot, Infoseek, Northern Light, Excite, Lycos, Webcrawler
et MSN) et les annuaires (Yahoo, Look Smart et Snap). Ces outils
représentent 80% des requêtes. Après, il
existe des dizaines voire des centaines d'autres outils de recherche.
Et
pour les outils francophones?
M.F. C'est très important bien sûr. Nous
ne faisons pas de différence de traitement sur les moteurs
et guides de recherche francophones.
Le
fait de passer par un référenceur accélère-t-il
l'indexation sur les annuaires?
J.-P.
E. Dans la mesure où nous avons de bonnes
relations avec les annuaires, la réponse est oui en cas
de besoin urgent. Mais je ne le fais pas pout tous les clients.
Faut-il
payer pour accélérer la procédure?
J.P.E. Yahoo France ne se lance pas dans cette procédure
en France. Aux Etats-Unis, Yahoo a limité cette procédure
aux sites commerciaux. En France, apparemment, il n'en est pas
question.
AltaVista
met aux enchères la première place sur les pages
de réponse à différents mots-clé.
Qu'en pensez-vous?
J.P.E.
Nous n'avons pas encore vu le résultat. Si j'ai bien
compris, le moteur de recherche va vendre des places dans un
tableau sur la colonne de droite, qui sera clairement distingué
des résultats des requête au centre des fenêtres.
Les moteurs de recherche doivent avoir un souci de distinguer
le rédactionnel du promotionnel. C'est une question de
crédibilité.
Quel est votre site d'information
préféré?
Michel Fantin : J'aime beaucoup Wired,
Red Herring
et garage.com,
qui est le site des "business angels" de la Côte
Ouest des Etats-Unis.
Votre
site favori en dehors de vos activités professionnelles?
M.F. Je suis un fan de BD. J'aime bien le site officiel
de Mobus.
Vous
achetez sur Internet?
M.F. Je commande sur Telemarket
de manière récurrente. Je me suis abonné
au magazine anglais Vanity
Fair en ligne.
Qu'aimez-vous
sur le Net?
M.F. L'hyper-choix. La notion de galerie marchande planétaire
et de communauté virtuelle.
Qu'y
détestez-vous ?
M.F. Attendre trop longtemps pour une connexion. J'évite
l'Internet vers 14 heures...
Jean-Pierre
Eskenazi a créé en 1997 Netbooster après
trois ans d'expérience dans le développement de
sites.
Michel Fantin a un DEA de Mécanique quantique, est docteur
en physique atomique et diplômé de l'IEP Toulouse. Après
avoir été successivement chercheur au CNRS, journaliste
scientifique (Le Monde, La Recherche), rédacteur en chef puis
éditeur des mensuels micro du Groupe Test (L'Ordinateur
individuel...), il a été nommé directeur
général des éditions Ajour, filiale du Groupe Test (Havas).
Il a rejoint Netbooster en mai 1999 en qualité d'associé
et de directeur général adjoint, chargé notamment des relations
avec les investisseurs et les partenaires financiers.
Netbooster :