iFrance,
le portail qui accueille des pages personnelles et professionnelles,
vient de racheter l'activité d'hébergement de sites
et de mails gratuit de
Le-Village.com.
Dorénavant, l'objectif est de renforcer l'offre de contenu
et de développer des chaînes thématiques.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 23
septembre 1999 .
JDNet
: Pourquoi
ce rapprochement des activités d'hébergement d'iFrance
et du Village?
Thierry de Passemar : iFrance dispose d'un
savoir-faire technologique en matière de multimédia.
Il faut savoir que ce service en ligne émane d'une société
qui s'appelle Opsion Innovation, spécialisée dans
les applications multimédias dédiées aux
entreprises. Le Village nous offre le moyen de compléter
notre offre de services sur I-France: le chat, le monde en 3D,
qui sont des gadgets très ludiques sur le Web. Ce rapprochement
nous permet d'élargir notre palette de services et de renforcer
notre pôle hébergement. La notion de complémentarité
joue à fond.
Pourquoi
ne pas avoir songé à une fusion
complète ?
Au début du projet, nous pensions davantage à une
logique de partenariat puis nous avons glissé vers l'idée
d'un rapprochement. Nous avons pris le temps de nous connaître.
Le Village a une identité forte mais la société,
qui est au départ une SSII de Rennes (trois personnes),
n'avait pas les moyens d'un développement nécessaire
en matière de publicité. Elle conserve ses activités
d'informations en ligne et de création d'évènements
comme la "Cyberfestnoz".
Comment
se passe l'intégration des sites hébergés
par Le Village?
C'est transparent pour les utilisateurs. Le transfert a été
effectué lundi 20 septembre. Le Village garde son nom comme
son identité et les utilisateurs gardent toujours leurs
adresses mails sous la forme martin@levillage.com. Ce n'est pas
une période de transition. C'est une identité qui
va durer mais en plus, les abonnnés pourront bénéficier
des services de I-France. Il n'y a pas d'équivalent en
France.
Estimez-vous
que ce rapprochement ressemble à celui de La Baguette Virtuelle
et Mygale, qui a donné naissance à Multimania ?
Pas du tout. Ces deux sociétés ne s'en sortaient
pas financièrement. Ce rapprochement ne reposait que sur
une logique économique, ce qui n'est pas notre cas. Disons
que pour faire face à des portails comme Voila, nous avons
besoins de davantage de services et de technique.
Combien
de sites hébergez-vous dorénavant en comptant ceux
du Village ?
iFrance et Le Village représentent 160.000 sites. Nous
disposons de 180.000 membres. Nous enregistrons actuellement une
fréquentation de 23 millions de pages vues par mois.
Le
profil de vos membres n'est pourtant pas le même que ceux
du Village...
C'est vrai, après un an d'existence, l'âge moyen
de nos membres est de 30 ans, ce qui est assez élevé.
Mais il correspond à l'aspect professionnel du site que
nous avons voulu développer au début. En effet,
20% des sites présents sur i-France sont des pages d'entreprises.
Nous avons plus de 1.000 nouveaux membres par jour.
Comment
avez-vous financé cette opération d'acquisition
des activités du Village ?
Nous disposions déjà de fonds propres (4 millions
de francs). Nous avons fait appel à des capitaux-risqueurs
cet été. En l'occurence, c'est Viventures qui a
apporté 20 millions de francs (fonds de capital-risque,
initié par le groupe Vivendi, présent aux tats-Unis et en Europe,
NDLR).
Sur
quels projets travaillez-vous maintenant ?
Nous allons développer notre logique de partenariat et
mettre en place des chaînes thématiques pour renforcer
l'aspect communauté. Nous venons de signer un partenariat
croisé avec MCM,
qui va proposer à ses visiteurs de créer leurs propres
pages perso sur iI-France. La musique devient un centre d'intérêt
communautaire.
La
notion de communauté devient un peu une tarte à
la crème sur Internet. Comment comptez-vous la concrétiser?
Nous voulons constituer de véritables chaînes thématiques
(voyages, sports, éducations, emplois...). Quelque chose
qui soit ordonné par rapport à Multimania où
c'est assez confus. Mais nous savons pertinemment que, pour développer
la notion de communauté, il faut avoir du contenu. Il sera
fourni par des partenaires et la communauté sera animée
par un rédacteur en chef. De plus, nous voulons mettre
à la disposition de nos membres des outils sophistiqués.
Nous offrons déjà la possibilité de placer
des éléments en real audio et vidéo, ce qui
est rare sur les sites de communauté en France. C'est une
licence que nous avons acquise pour une centaine d'utilisateurs
en simultané.
La
concurrence devient de plus en plus rude : nouvelle version de
RESpublica, arrivée de Xoom.fr...
Le travail de RESpublica
nous intéresse beaucoup. Pour l'instant, il est normal
pour une start-up de faire un bout de chemin en toute indépendance.
Quant à Xoom,
c'est la sauce américaine qui débarque en France.
Le modèle de Xoom, qui est de faire du commerce, n'est
pas adapté. Je pense que les gens préfèrent
travailler avec des Français.
Avez-vous
l'intention de communiquer à ce sujet ?
Nous lançons une campagne de presse institutionnelle dans
la presse économique et généraliste (HFM,
Télérama...), d'un montant de 5 millions de francs
et qui va durer jusqu'à la fin de l'année. Le message
que nous voulons faire passer est qu'iFrance est le portail de
référence. Entre juin et août, nous avons
réalisé une campagne d'affichage et dans la presse
spécialisée (.Net, Netsurf...). Elle a coûté
un million de francs.
Combien
de partenariats avez-vous monté ?
Une dizaine avec EuropeInfos, Aucland, Lokace... Nous venons d'ouvrir
un partenariat avec VNUnet pour l'accès Internet gratuit.
C'est intéressant de travailler avec ces partenaires. On
apprend beaucoup de choses.
Quels
sont les sites d'information que vous aimez ?
EuropeInfos, non pas parce que nous avons élaboré
un partenariat ensemble. D'ailleurs, c'est plutôt une conséquence.
C'est parce que j'apprécie ce site qu'on a commencé
à travailler ensemble.
Quels
sont les sites que vous consultez pour vos loisirs ?
J'aime beaucoup les sites consacrés à la voile et
aux voyages.
Achetez-vous
des produits sur Internet ?
Du matériel informatique sur Wstore
et des CD sur le site de la Fnac.
J'ai essayé les enchères sur le service de ventes
aux enchères I-France co-brandé avec Aucland. J'ai
vendu un Game Boy à un bon prix.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
La
qualité d'accès.
Que
détestez-vous ?
Le
spam mal qualifié. Et les sites trop libertaires.
Thierry de Passemar, 43 ans, a rejoint iFrance en 1994 en s'associant
avec Marc Simoncini, PDG
d'I-France. En 1981, Il a collaboré avec IBM en qualité
d'ingénieur. Il a ensuite participé à la
création de sociétés de services et d'informatiques
(trois participations et une création).
Date
de création
|
Début
98
|
Nombre de pages vues par mois
|
23 millions de pages vues par mois
|
Nombre de visites
|
2 millions par mois
|
Nombres
de membres |
180.000 |