L'agence interactive
Orange Art
veut mettre l'accent sur la fidélisation de ses clients
et sur une offre étoffée des métiers liés
à son activité principale: la conception de site
web et le conseil. Après Mandarine Interactive (conception
de CD-Rom ludiques pour les entreprises) créée en
janvier 99, elle prévoit la création d'autres filiales
axées sur la promotion de sites et le développement
de ses technologies propriétaires, notamment l'outil de
tracking DSA..
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 10
mai 1999 .
JDNet
: Comment s'est
développée Orange Art depuis sa création?
Grégory Quignon-Fleuret : L'agence a été
créée en 1996. Compte tenu du manque de maturité
du marché au cours de cette période, nous nous sommes
concentrés sur la création de sites et le design.
Puis, nous avons élargi au domaine du conseil.
Vous avez quatre pôles de développement
(agence intégrée, conseil, lab et studio, développement
de technologies propriétaires...). Lequel prenez-vous davantage
en compte?
Nous essayons de développer tous les aspects pour offrir
un éventail de métiers à nos clients. Au
niveau interne, nous travaillons par cellules (design, création,
développement...). Nous en avons une quinzaine au total.
Elles jouent le rôle d'ilôts de créativité.
Nous misons sur la fidélisation de notre clientèle.
Ainsi, plus les entreprises s'impliquent dans les nouvelles technologies,
plus leurs budgets Internet sont importants. Par conséquent,
nous voulons être de véritables "hot shots"
créatifs pour les satisfaire tout au long de leur développement.
Quelles sont vos principales références?
Nous avons une quarantaine de références. On peut
citer Lexmark, SFR, "Le Monde", MSF, Lucent... Nous
vivons essentiellement sur une quinzaine de budgets dont une dizaine
sont à fort potentiel. Nos effectifs vont passer de 35
à 50 personnes d'ici la rentrée prochaine. Mais
nous ne faisons pas actuellement de démarche commerciale.
Dans le même sens, nous avons arrêté notre
collaboration avec BDDP. Depuis trois mois, nous préférons
nous concentrer sur nos clients dont les budgets Internet deviennent
de plus en plus importants.
Sue quels projets travaillez-vous?
Nous travaillons sur un projet de "laboratoire
marketing" pour Lexmark au Royaume-Uni. Nous avons mis au
point un Intranet pour Manutan et un site de communication financière
qui, à terme, devrait se transformer en site corporate.
De plus, nous travaillons sur un projet baptisé Transnet
2000, qui tourne autour de la problématique des transferts
de connaissances. Le projet est financé par l'Union européenne.
Six partenaires européens se sont engagés dont l'équivalent
du CNED en Allemagne et la régie de transport française
Via-GTI.Nous avons deux ou trois nouveaux budgets sur lesquels
nous ne pouvons pas encore communiquer.
Quels
sont les projets de développement d'Orange Interactive?
Nous
allons ouvrir des filiales dédiées aux nouveaux
métiers qui devraient ouvrir en juillet 99 et être
opérationnelles à la rentrée: l'une sera
consacrée à la promotion des sites web et des partenariats
en ligne (Orange AD) et nous sommes sur le point de racheter une
société marseillaise spécialisée en
3D, Graphtech. Parallèlement, nous sommes en phase de négociation
pour entrer dans un réseau d'agences indépendantes
présent dans dix pays européens.
Un
prochain tour de table à l'horizon?
Pas
à court terme. Nous avons levé des fonds en janvier
pour une participation minoritaire à hauteur de 3 millions
de francs. Nous vivons en grande partie en autofinancement actuellement.
Il devrait y avoir un deuxième tour de table d'ici 8 mois-un
an.
Peut-être via un échange de participations avec un
groupe étranger. Toutefois, nous ne voulons pas être
rachetés par un grand groupe. Nous avons la volonté
de rester indépendants.
Vous avez développé une technologie propriétaire
qui est un outil de tracking, le DSA. Quels sont les premiers
résultats que vous en tirez?
Le
développement du DSA est un véritable succès
mais il nécessite des approfondissements. Le DSA est l'un
des outils qui sera au coeur d'une nouvelle filiale (Orange Art
Technologie) que nous allons mettre en place et qui sera consacrée
aux nouvelles technologies. Cette filiale devrait apparaître
fin septembre. Nous devrions établir un partenariat avec
une entreprise en rapport avec le tracking. Le Crédit Lyonnais
a testé le DSA sur son site: l'outil consiste à
observer comment surfe un visiteur sur un site et quel est sa
démarche pour accéder à un service. Il faudrait
demander aux responsables du site s'ils sont satisfaits et s'ils
exploitent à fond cet outil.
Quel
chiffre d'affaires prévoyez-vous pour 1999?
Nous
avons fait 10 millions de francs en 1998. Nous escomptons 22 millions
de francs cette année, soit entre 27 et 28 millions de
francs en chiffres consolidés.
Comment-vous
positionnez-vous par rapport à le concurrence?
Nous faisons partie du peloton de tête des dix premières
agences interactives. Nos concurrents les plus sérieux
sont Pictoris, Cythère, ImagiNet, Connect World, Publicis
Technology...
Quel
est votre site d'information favori ?
Slate.com.
C'est complet. J'aime bien le site de Metanews
également.
Votre
site favori en général ?
Le
site du Parisien
pour sa rubrique sport. Je déplore le manque d'informations
en ligne dans le domaine du sport en France.
Achetez-vous des produits sur le Net
?
Principalement lors des périodes de fêtes.
Je n'ai jamais eu d'expériences désagréables
en la matière.
Qu'aimez-vous sur le Net ?
Accéder à l'information du monde
entier. Consulter les journaux de l''université de l'Oregon
où j'ai étudié.
Que détestez-vous ?
Dans le marché sur lequel nous travaillons,
il est dommage que l'on rende les termes et les concepts très
complexes alors qu'elles sous-tendent des choses très simples.
Grégory Quignon-Fleuret est titulaire díune thèse en sciences
politiques du Reed College et díun Master díéconomie du Monterey
Institute of International Studies (MIIS). Il a co-fondé Orange
Art en 1996 après des expériences comme consultant en communication
de crise aux Etats-Unis et en tant que responsable du fund raising
díun des principaux programme de l'Unesco à Paris.
Orange Art :