Quels profils optez-vous pour choisir vos clients ?
Nous avons cinq critères de sélection : la taille du budget, la qualité de la marge, le niveau de marge, la pérennité et la visibilité. Nous travaillons rarement sur des budgets Internet de moins de un million de francs. Nous n'avons pas de cellule de phone pour prospecter et nous faisons peu de mailings.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Nous procédons actuellement à des refontes de sites : celui de Rémy Cointreau, Radio France et des marques de Procter and Gamble. Nous travaillons sur le site panten.co.uk qui est complété par un programme de relation marketing. Nous avons également de nouveaux projets avec Bred, Kenzo, Elf-Atochem.

Quel est votre modèle de développement ?
Nous comptons essentiellement faire appel à la bourse. Nous avons opté pour un modèle de croissance interne en Europe. Le problème avec la croissance externe, c'est qu'il faut d'abord compter sur un temps de digestion. Et puis, une fois une acquisition réalisée, si les meilleurs collaborateurs partent, il ne reste pas grand chose. Nous avons une politique d'harmonisation en terme de métier et de stratégie. Nous disposons d'Extranets au niveau des centres européens. Nous pratiquons le "best practice" c'est à dire que les meilleurs éléments et les meilleures connaissances peuvent intervenir sur des compétitions paneuropéennes.

Parmi les trois régions couvertes par Grey Interactive, quelle est la plus dynamique ?
En terme de Net, le taux de croissance est plus fort en Europe qu'aux Etats-Unis. Dans le dernier cas, nous assistons davantage à une espèce de marché de remplacement.

Quel est votre chiffre d'affaires ?
Sur dix mois en 1998, nous avons dégagé dix millions de francs de marge brut. Pour l'année 99, nous espérons 35 millions de francs de marge brut.

Quelles sociétés considérez-vous comme concurrentes ?
Cythère, Connectworld, BDDO, Pixelpark. Toutefois, je pense que le paysage va bientôt changer en France.

Dans quel sens cela va-t-il changer ?
Les agences commencent à être rachetées par des réseaux internationaux. Des gens comme Webconcept se sont fait racheter par Icon Medialab International. Pictoris se rapproche de agency.com. Le phénomène va s'amplifier à la rentrée. Je pense que l'arrivée des réseaux américains sur le marché français va professionnaliser le secteur.

Quels sont vos sites d'informations favoris ?
C'est difficile à dire car je ne trouve pas ce que je voudrais avec l'information en ligne. Je regarde le site de la BBC ou de CNN. Mais globalement, je préfère encore le papier.

En dehors de vos activités professionnelles, quels sont vos sites favoris ?
Je consulte souvent le site du Midi Libre car j'aime beaucoup le rugby. Le site du ministère de l'Economie, des finances et de l'Industrie m'aide beaucoup sur des sujets de fiscalité. L'aspect simulation, calculette, vérification des chiffres, ça m'aide beaucoup.

Achetez-vous souvent des produits en ligne ?
Je commande énormément de livres sur des sites français ou américains. Ca devient un réflexe pour ce produit. La grande différence avec les Américains, c'est leur avance en ce qui concerne l'aspect réassurance. Une fois que la commande passée, il existe un réel suivi avec envoi de mail au client pour l'informer sur l'expédition du colis. Pour tout ce qui est cadeaux express, audios, softwares, bouteilles de champagne, je ne passe plus que par le Net.

Qu'aimez-vous sur le Net ?
L'insolence, mais ça manque.

Que détestez-vous sur le Net ?
Le manque de professionnalisme. Sur des sites d'informations, il y a un mélange d'Arte et de Télé-achat. Je ne dis pas que Arte, ce n'est pas bien mais on ne sait plus la différence entre ce qui est journaux et annonceurs. Le Net reste pauvre en matière de divertissement. Je trouve qu'il y a trop de sites où il est nécessaire d'être super concentré. Il manque l'aspect grand public.

Marco Tinelli est diplômé de Ecole Centrale Paris des Arts et Manufactures (1990). Jusqu'en 1994, il a occupé le poste de consultant chez Arthur Andersen puis est entré chez le groupe Publicis en qualité de responsable de communication interactive. En octobre 1997, il a créé Grey Interactive France.

Grey Interactive France en chiffres :