Etats-Unis : les blacklists en tête des obstacles à l'email marketing
Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0312/031203emailling.shtml
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Mercredi 3 décembre 2003

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Le 22 novembre dernier, la Chambre des représentants a adopté aux Etats-Unis un texte contre le spam qui durcit la réglementation en matière d'envoi d'e-mails commerciaux (lire l'article du JDNet). Le 26, c'était au tour du Sénat de valider le texte en deuxième lecture. Ce projet de loi prévoit notamment la création de la très controversée liste rouge anti-spam et de la mise en place de mesures protégeant les consommateurs des messages "trompeurs". Mais, selon une étude de Jupiter Research et de l'éditeur de logiciels d'e-mail marketing EmailLabs, ce qui inquiète le plus les professionnels de l'e-mail marketing, ce ne sont pas tant les nouvelles dispositions législatives que les stratégies employées par les consommateurs pour lutter contre le spam.

En fait, la loi anti-spam est même le cadet des soucis des e-mail marketers. Elle n'est citée que par 8 % des professionnels interrogés par Jupiter et EmailLabs dans les obstacles à leur activité. La principale entrave de leur métier, ce serait plutôt les blacklists et les filtres anti-spam (cités par 31 % des répondants) mis en place par les FAI ou sur les serveurs des entreprises. Dans ce dernier cas, cette pratique bloque notamment certains e-mails BtoB alors même que les transactions BtoB représentent l'essentiel du commerce en ligne. Il semble donc que les listes noires fassent plus peur au secteur de l'e-mailing que la liste rouge.

22 % des professionnels interrogés placent les changements d'adresses e-mail et l'engorgement des boîtes en deuxième position des problèmes les plus difficiles à résoudre. Ces deux éléments sont liés car les internautes créent de plus en plus des adresses mail réservées à une utilisation précise. Par exemple, ils disposent d'une adresse pour leurs achats, d'une autre pour leur participation à des forums ou à des chats (ces types d'adresses qui "traînent en ligne" sont les plus susceptibles d'être récupérées par les spammeurs), et d'une autre pour leur correspondance personnelle. Le nombre moyen d'adresses, selon DoubleClick, est évalué à 2,3 par personne (lire l'article du JDNet). Il est fort probable qu'en dehors de l'adresse personnelle, qui est souvent l'adresse principale, les boîtes ne soient pas consultées régulièrement et dépassent de ce fait leur limite de stockage.

Les filtres anti-spam sur les clients de messageries arrivent en troisième position des obstacles rencontrés par les e-mail marketers. Cités dans 9 % des cas, plus du tiers des internautes y ont recours aux Etats-Unis, selon Doubleclick. Enfin, 8 % des professionnels interrogés reconnaissent également avoir des difficultés à obtenir des statistiques précises concernant la réception des e-mails dans le cadre de leurs campagnes.

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Dans le but de contourner ces difficultés, l'étude indique que les spécialistes du marketing direct en ligne ont surtout alloué plus de ressources en interne à l'e-mailing afin d'afiner les stratégies. C'est le cas de 27 % des personnes interrogées. 24,5 % ont déployé des stratégies différenciées selon les FAI, et 22 % prévoient de sous-traiter l'envoi des e-mails. Ils sont moins nombreux à déclarer vouloir changer de prestataire de service (13,5 %) ou passer à un système de double opt-in.

[Raphaële Karayan, JDNet]