Chausson
Finance est un leveur de fonds qui existe depuis 1997. Depuis sa création,
la société a conseillé une soixantaine de sociétés
high-tech et leur a permis de lever un total cumulé de 200 millions
d'euros. En tant qu'intermédiaire entre l'entreprise et le financier,
Christophe Chausson, le président de la société, donne
son point de vue sur les attentes des capitaux-risqueurs et les qualités
que doit posséder une entreprise pour solliciter un financement.
JDNet.
A quel moment intervient
un capital-risqueur ?
Christophe Chausson.
En règle générale, il analyse une entreprise sous
trois facettes. Il mesure d'abord le risque technologique, ensuite le
risque produit, et enfin le risque marché. Le risque technologique,
les investisseurs ne le prennent pas et ne le prendront certainement jamais
dans l'avenir. Ils laissent donc cet étape à des fonds d'amorçage.
Le risque produit peut attirer des capitaux si la société
a vraiment prouvé ses capacités. Mais lors de certaines
périodes, comme celle que nous vivons actuellement, les capitaux-risqueurs
n'investiront pas non plus à ce stade, ou à de rares exceptions.
Par les temps qui courent, ils ont donc tendance à majoritairement
privilégier le risque marché, c'est à dire une société
qui dispose d'une technologie et d'un produit packagé mais qui
n'a aucune certitude sur la réaction du marché. Selon la
période les VC veulent rêver et être rassurés.
En ce moment, il est facile de deviner dans quel état ils sont.
Quelle taille doit
avoir une société pour tenter de lever un premier tour de
table ?
Il n'y a pas de règle. Mais nous disons souvent qu'Il faut avoir
une quinzaine de clients et environ un million d'euros de volume d'affaires.
Mais la société ne doit pas forcément être
rentable, même si les pertes doivent être étudiées
attentivement. C'est pour cela qu'un tour d'amorçage ne doit pas
avoir uniquement une motivation financière. L'entrée dans
le capital d'investisseur en phase d'amorçage doit surtout permettre
de se constituer un carnet d'adresses. A ce stade, l'idéal est
de faire entrer en amorçage des acteurs qui peuvent amener un grand
groupe dans leurs contacts, pour valider le produit. Le premier tour doit
ensuite uniquement permettre de rencontrer le marché et d'embaucher
des forces commerciales et marketing.
Tout
le monde peut-il aller voir un capital-risqueur ?
Non, et le message doit être
clair pour les entrepreneurs. Les capitaux-risqueurs ne financent que
"la crème de la crème" technologique. Ce qui s'est
passé l'an dernier, où vous pouviez trouver de l'argent
avec un business-plan estampillé Internet, était un accident.
Les capitaux-risqueurs ont toujours privilégié la technologie
et les éditeurs de logiciels, et le secteur reprend son cours normal
dans ce domaine.
[Jérôme Batteau, JDNet]