Créé
en juin 1998 à Londres, Sportal lançait
sa version française en février dernier.
Le portail sportif était à l'époque
uniquement dédié au football. A présent,
il couvre toute l'actualité du sport et met aussi
l'accent sur le rugby, la Formule 1 et le tennis. En février,
Sportal possédait déjà des bureaux
à Londres, Paris, Milan, Madrid, Munich, Stockholm,
Copenhague, Le Cap, Kuala Lumpur et Hong-Kong. Aujourd'hui,
Alexandre Fourtoy, directeur général pour
la France, est persuadé que c'est le réseau
international de Sportal qui fera la différence
face à la pleïade d'autres sites dédiés
au sport (parmi lesquels L'Equipe,
Sports.com,
Sport24
ou les sites généralistes de Canal+
ou de TF1.)
Un secteur où la bataille va redoubler d'intensité
à l'occasion des Jeux olympiques de Sidney et qui
s'apprête à accueillir un nouvel acteur,
Sporever, lancé
par Patrick Chêne.
"Notre
force, c'est un réseau de sites interactifs présents
dans onze pays, avance Alexandre Fourtoy. Nous avons une
stratégie globale qui vise à donner un tronc
commun à Sportal, et, en même temps, chaque
antenne a assez de latitude pour s'adapter localement
aux spécificités de chacun des pays."
Sportal Europe regroupe 300 salariés, dont 90 ingénieurs
à la maison-mère, et 100 journalistes. Pour
se différencier des autres acteurs de l'information
sportive, Sportal mise sur la qualité de son contenu
et la couverture complète en live des événements.
L'équipe de dix personnes de Sportal Australie
sera entièrement dédiée aux jeux,
ainsi qu'un journaliste de Sportal France qui se déplacera
pour l'occasion. Toute l'équipe France sera mise
à contribution, notamment par le biais d'une équipe
de nuit. "Nous ne proposerons pas juste du contenu
d'agence", insiste Alexandre Fourtoy. Un site spécifique
sera lancé, avec sa propre navigation et son propre
design. Les résultats des épreuves seront
disponibles via le Wap, en partenariat avec Bouygues Telecom.
Sportal
compte profiter, lors des JO, de l'expérience acquise
lors de l'Euro 2000, le championnat d'Europe de football.
"Notre rôle de sponsor officiel de l'Euro 2000
a installé notre marque et développé
notre trafic. Sur les stades, notre nom était à
côté de MacDo ou Coca-Cola", souligne
le directeur général. Pour l'occasion, Sportal
avait créé 4.000 pages sur son site en deux
mois. Le site officiel a rencensé 120 millions
de pages vues pour le mois de juin. En tout, plus de 300.000
minutes de matchs de l'Euro ont été suivies
par les internautes sur Sportal. Le portail a choisi le
langage Java Script pour permettre un suivi instantané,
plutôt que l'HTML, qui implique un temps de rafraîchissement
obligatoire. "Cela nous a apporté également
une grande reconnaissance chez les professionnels et nous
a aidé pour nos partenariats", affirme
Alexandre Fourtoy.
Actuellement,
le nombre de visites sur Sportal au niveau européen
augmente de 30% tous les mois. Sportal compte 40 millions
de pages vues par mois en Europe et 5,7 millions de visites.
En France, le site recense 450.000 visites mensuelles.
Sportal a pris en charge la réalisation des sites
de grands noms du sport, comme le
PSG ou la Juventus
et a racheté en juillet le site Basketusa.com.
Côté
finances, Sportal a déjà réalisé
deux tours de table, le premier d'un montant de 32 millions
de dollars en mars 1999, et le second de 52 millions de
dollars en décembre 1999. En avril dernier, CanalNumedia,
la filiale Internet de Canal Plus, aurait envisagé
de racheter le portail sportif avant de renoncer. Aujourd'hui,
Sportal réfléchit à la possibilité
d'une troisième levée de fonds. "Une
entrée en Bourse dépend plus du marché
que de nous", reconnaît Alexandre Fourtoy.
Les revenus de Sportal proviennent de la publicité
et du sponsoring, de l'affiliation aux sites de e-commerce,
et de la syndication de contenu. Sportal vient ainsi de
signer un accord européen pour la distribution
de son contenu sportif (article, suivi d'épreuves,
chroniques...) avec Yahoo! Allemagne, Danemark, Espagne,
France, Irlande, Italie, Royaume-Uni et Suède.
Sportal
Europe a prévu une opération de communication
d'une durée de quelques mois, à partir de
ce mois-ci. Elle sera déclinée sur les supports
off-line (presse papier, radio), et on-line (bannières,
e-mailings, newsletter). Un concours va également
être organisé, sur le principe de celui mis
en place avant l'Euro 2000. Exposé à travers
des bannières, ce dernier, qui permettait de gagner
un voyage pour l'Euro 2000, aurait enregistré un
taux de clic situé "entre 1 et 4%".
[Catherine
Pinet, JDNet]