DOSSIER
Avril 2006
10. L'homme est un aboutissement évolutifDeux erreurs encore couramment entendues : l'homme est au sommet de la pyramide de l'évolution, et l'espèce humaine est bien plus évoluée que tout autre animal.
En 1619, Lucilio Vanini est brûlé vif pour avoir comparé l'homme aux animaux. Eh oui, il a fallu longtemps pour que l'homme soit considéré comme un animal ! D'ailleurs, lorsque Darwin énonce sa théorie de l'évolution, c'est un choc pour les consciences, notamment pour les personnes attachées à la religion et à la création divine. Même aujourd'hui, alors que l'évolution est un fait scientifique admis, l'homme semble garder une place à part : ce serait un "animal plus". Il serait sorti de son animalité grâce à l'outil, à l'art, à la philosophie Pourtant, remettre les pieds de l'Homme dans la nature au sein des autres animaux n'a rien de péjoratif. Cela ne nie pas non plus ce qui fait la spécificité de l'homme. L'homme n'est pas au sommetNombreux sont également ceux qui voient l'hominisation comme une échelle sur laquelle les générations successives d'hominidés n'auraient fait que gravir des échelons pour arriver au sommet que constitue l'homme.
Au XXè siècle, la systématique moléculaire se préoccupe d'établir des relations de parenté entre espèces, puis de reconstituer leur histoire évolutive. Elle conduit à abandonner toute considération hiérarchique des relations entre les espèces. C'est une nouvelle révolution qui consiste à réaliser que les chimpanzés sont aussi proches de nous génétiquement que des autres grands singes. Et plus proches de nous que d'autres animaux Autrement dit, l'homme n'est pas en haut d'une échelle ou d'une pyramide, mais sur une des nombreuses branches de l'arbre du vivant. Aucune espèce actuelle ne se révèle plus ou moins archaïque ou évoluée que la nôtre. Aucune n'est restée en panne d'évolution.
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