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DOSSIER
 
Janvier 2007

Du sang froid ou chaud ?

Les dinosaures, on les imagine traditionnellement "à sang froid", comme nos reptiles actuels. Pourtant des travaux récents devraient tordre le cou une bonne fois à cette idée reçue.

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C'est une révolution métabolique. En juin 2006, des chercheurs du CNRS apportent la preuve que tous les dinosaures n'étaient pas, comme on le croit souvent, des animaux à sang froid. Voilà longtemps que la question de leur métabolisme divise les scientifiques.

Les dinosaures sont traditionnellement vus comme des animaux "à sang froid" ou ectothermes, c'est-à-dire qui possèdent une température interne variable, et que leur chaleur corporelle provient du milieu extérieur. C'est le cas des reptiles. Tributaires du climat, ils ne peuvent avoir une activité soutenue que s'il fait suffisamment chaud. On les oppose aux animaux "à sang chaud" ou endothermes comme les mammifères et les oiseaux qui possèdent une température interne pratiquement constante. Comme l'homme, ils sont capables quelque soit le climat d'avoir une activité soutenue.

On pense généralement que les dinosaures, ancêtres des reptiles, ont eu, comme ces derniers, le sang froid, et ont bénéficié des climats supposés chauds et homogènes qui régnaient alors sur Terre. Mais selon une étude récente, on a tout faux !

A sang chaud, c'est l'oxygène qui le dit

Dans les dents et les os se trouve un thermomètre naturel : la composition isotopique de l'oxygène. Photo © CNRS

Pour déterminer si certains dinosaures étaient "à sang chaud", des chercheurs du CNRS ont utilisé un "thermomètre" naturel : la composition isotopique de l'oxygène dans les restes de dinosaures. Les isotopes sont des atomes qui ne possèdent pas le même nombre de neutrons. Pour l'oxygène, les chercheurs ont considéré et contenus dans des tissus de dents ou d'écailles de dinosaures. Sachant que l'isotope dépend de la température du corps au moment où le tissu se forme, il fonctionne a posteriori comme un thermomètre. De plus, les chercheurs ont comparés les isotopes des dinosaures à ceux d'animaux ectothermes découverts aux mêmes endroits.

Et les différences sont comparables à celles qu'il y a aujourd'hui entre un mammifère et un crocodile ou un lézard. Le métabolisme des animaux des quatre groupes étudiés devait donc être similaire à celui des mammifères actuels. Autrement dit, ces dinosaures auraient été "à sang chaud". Il semble même que cette endothermie ait été assez répandue chez les dinosaures au Crétacé.

Ce qui implique aussi qu'il est peu probable qu'un refroidissement climatique ait pu être une des causes principales de la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années, comme on l'a souvent proposé. En effet, leur endothermie devait les rendre moins sensibles aux fluctuations du climat que les reptiles ectothermes.


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