Renault et Nissan rejoignent les Américains

L'union fait la force. Voilà ce qui a motivé les cinq constructeurs automobiles d'envergure mondiale (Renault, Nissan, Ford, General Motors et DaimlerChrysler) à se réunir pour fonder une nouvelle plate-forme d'échanges en ligne entre constructeurs et équipementiers. L'annonce fait suite à la création fin 99 par Ford d'une plate-forme à usage exclusif et à vocation identique : optimiser la chaîne logistique et ainsi réduire les coûts induits pour l'approvisionnement des pièces automobiles et de fonctionnnement. Cette dernière baptisée AutoXchange est notamment supportée par la technologie d'Oracle via Oracle Exchange, la plate-forme d'e-procurement de l'éditeur.De son côté, General Motors, en collaboration avec Commerce One et i2 Technologies, a créé récemment TradeXchange.
Pour la nouvelle initiative globale, aucun fournisseur de technologie n'est connu à ce jour. De même les parts de capital détenues respectivement par chacun des investisseurs n'ont pas encore été précisées. La puissance d'achat des protagonistes représentera près de 300 milliards de dollars, tandis que le potentiel d'activité est estimé par les partenaires à 1 000 milliards de dollars. Les transactions effectuées sur ce nouvel espace relèveront dans un premier temps de commandes non stratégiques "du type carton, papier" comme le mentionne un porte-parole de Renault. "Il n'est pas envisageable de concevoir une concertation entre les bureaux d'étude respectifs des différents concurrents. Stratégie de différenciation produit oblige!", ajoute-t-il. Pourtant le communiqué officiel fait mention de possibilités de travail en commun entre les partenaires... dans une certaine limite donc. Face à ce projet, l'allemand Volkswagen riposte en lançant à son tour sa place de marché virtuelle avec pour objectif (ou espoir ?) de diviser ses coûts par deux. Cette initiative sera supportée par IBM, i2Technologies et Ariba. Le montant des achats ainsi portés sur cette interface correspondrait aux 47 milliards de dollars de frais annuels du géant automobile. [Alexandra Bissé, JI]