Baan et Coda divorcent par consentement mutuel

L'éditeur d'ERP Baan vient d'annoncer la cession de sa division de progiciels financiers Coda à la SSII Science Systems spécialisée dans l'intégration de ce type d'outils. La transaction, estimée à 50 millions de dollars, devrait rapporter à Baan un bénéfice net de 30 millions de dollars, l'accord de cession devant être finalisé en mars.
Au quatrième trimestre 1999, Baan a enregistré des pertes records de 240 à 250 millions de dollars. L'éditeur néerlandais, conscient de devoir rattraper ses déficits, a donc annoncé un changement de stratégie peu après la publication de ses chiffres. Souhaitant se recentrer sur son offre métier, Baan conserve donc ses activités dans le domaine des ERP, du SCM (gestion de la chaîne logistique) et du CRM (gestion de la relation client). Et fatalement, les progiciels financiers de Coda, dont le produit phare Coda Financial, ne s'intègrent plus dans cette nouvelle stratégie. Baan a donc souhaité se débarrasser de Coda en réalisant ce que l'on peut appeler une bonne opération financière.
De son côté, l'éditeur d'outils financiers et ex-division de Baan se porte plutôt bien après avoir enregistré une hausse de ses revenus de 20 % pour la fin de l'année par rapport au premier semestre 1999. Plutôt satisfaits de rejoindre Science Systems, les quelques 200 salariés de Coda vont y retrouver d'autres spécialistes de l'informatique financière, motivés par une stratégie de développement plus cohérente. Partenaire intégrateur depuis plusieurs années, Science Systems connaît bien les progiciels de Coda, sur lesquels elle fait montre d'une véritable expertise.
Dans l'Hexagone, Coda France dispose d'un statut un peu particulier de distributeur indépendant des produits Coda, et n'est donc pas directement concernée par la cession. Baan possède 20 % de son capital, le reste étant partagé entre ses dirigeants. Selon Yves Garagnon, directeur commercial de Coda France, "nous voyons d'un bon oeil le fait que le produit Coda Financials, que nous distribuons, rentre dans une stratégie de développement efficace". En vendant Coda, Baan aurait donc fait plus d'un heureux... [François Morel, JI]