Appels
d'offres BtoB sur internet : Mondus vise les PME
"Le
B2B, c'est l'avenir d'Internet" s'enthousiasme
Nicolas Salet, directeur général de Mondus.fr,
la version française du site BtoB d'origine britannique
dédié aux appels d'offres pour les PME.
Né à la suite d'une victoire remportée
lors d'un concours outre-manche par 2 étudiants
d'Oxford (Rouzbeh Piouz et Alexander Straub), le site
bénéficie d'un apport de 1 million de
livres remises par "The Times" et 3I. Complété
par Eden Capital qui apporte 12 millions de dollars
en août 99, suivi par Zouk Ventures qui rajoute
3 millions en novembre 99. Tout s'enchaîne alors
très vite... Le site britannique est lancé
en octobre 1999. Il comptabilise aujourd'hui 10.000
prestataires et enregistre environ 50 transactions par
jour. Rapidement, le site américain basé
à New-York voit le jour presque simultanément,
suivi du site germanique (Hambourg) en novembre et plus
récemment en janvier 2000, le site français
(Paris).
"La duplication des sites, au niveau local, s'explique
par la volonté de coller précisément
à l'organisation des marchés (imprimerie,
services internet, équipement informatique et
bureautique...), d'en connaître les modes de commercialisation
ainsi que les normes produits" explique Nicolas
Salet. Une équipe de recherche s'emploie d'ailleurs
à "scanner" les marchés afin
d'en décrypter les structures et proposer des
service et des prestations adéquates. "Notre
but n'est pas de court-circicuiter ces réseaux
mais au contraire de faciliter la mise en relation des
acheteurs et vendeurs en offrant un large choix de partenaires
et de tarifs..." souligne-t'il.
Les fournisseurs qui couvrent les principaux besoins
d'une entreprise avec 2 produits phares que sont l'informatique
et la création de sites internet, s'auto-référencent
sur le site à l'aide d'un formulaire en ligne.
Le client potentiel, à la recherche d'un fournisseur
se référence également et remplit
un cahier des charges d'environ 100 questions. Celui-ci
est ensuite diffusé à l'ensemble des prestataires
référencés, appartenant à
la catégorie spécifiée, par e-mail
ou directement sur le site. "Jusqu'à la
fin du processus allant du lancement de l'appel d'offre
au choix définitif par le client, les prestataires
n'ont pas connaissance de l'identité de l'acheteur
afin d'éviter les démarchages innoportuns"
précise Nicolas Salet, "nous restons l'intermédiaire".
Le site se résume-t'il à une simple mise
en relation demandeur/offreur ? En réalité,
il souhaite aller plus loin, et table sur des services
à valeur ajoutée pour se démarquer
d'éventuels challengers ou des acteurs déjà
en place tels que le français winby.com
du moteur de recherche "Voila" (France Télécom)
ou de l'américain trade-match.com.
"Nous avons instauré un système d'appréciation
de la qualité des fournisseurs référencés
dans nos bases. Il se fonde sur le feedback des clients
précédents et constitue un indice de satisfaction
communiqué aux acheteurs potentiels. Ce système
fonctionne très bien en Angleterre et sera opérationnel
d'ici une dizaine de jours en France" détaille
Nicolas Salet. En outre la société s'est
dotée de partenariats avec des acteurs de poids
sur le marché. Ainsi Dun & Bradstreet, spécialiste
des bases de données professionnelles mondiales,
a conclu un accord avec le site Mondus anglais. Cette
alliance permettra aux vendeurs de bénéficier
d'une certaine sécurité quant à
la santé financière de son client. Il
pourra consulter la note accordée par Dun à
la société émettrice de l'appel
d'offre et décider ou non d'y répondre.
Côté concurrence, Nicolas Salet reste serein,
winbuy.com n'est que français, nous avons une
assise internationale qui se traduira d'ici juillet
2000 par une base de données mondiale directement
accessible depuis chacun des sites locaux.
Quant à Trade-Match, "ce site américain
est destiné aux marchés publics et touchent
des montants beaucoup plus importants, ce n'est donc
pas la même cible..."justifie t'il. Les montants
traités sur Mondus s'échelonnent entre
1000 à 100 000 F. Sur un référencement
gratuit pour les prestataires et une consultation libre
également pour les acheteurs...comment le site
se rémunère t'il ? "Nous ponctionnons
une commission allant de 0.2% à 5% selon le montant
et la catégorie du produit" précise
Nicolas Salet.
A l'heure actuelle, 500 prestataires sont d'ores et
déjà inscrits, pas encore de transaction,
mais une campagne marketing débutera fin mars
afin de communiquer sur l'existence de ce nouvel espace
professionnel. [Alexandra
Bissé, JI]
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
|
|