L'installation
d'un ERP réduit les bénéfices de
Grainger de 45%
En
général, le rôle d'un progiciel
de gestion intégré vis à vis d'une
entreprise équipée est de lui faire gagner
de l'argent, directement ou indirectement. Mais dans
le cas de Grainger, un grand distributeur américain
d'équipements pour les chaînes de fabrication
et de pièces détachées, ce serait
plutôt l'inverse. La firme utilisatrice accuse
en effet d'importantes pertes dues à la récente
installation d'un ERP de la gamme SAP R/3, en raison
notamment de dysfonctionnements du produit, non adapté
à la complexité de son entreprise.
A cause de ces problèmes, au troisième trimestre
1999, les pertes de Grainger se sont montées à
19 millions de dollars en ventes perdues, auxquels s'ajoutent
23 millions de dollars en raison de gains moins substantiels
que prévus. Et ce n'est pas fini. Pour le quatrième
trimestre, le distributeur américain prévoit
des bénéfices de 45 % inférieurs
aux 50 millions de dollars qui étaient avancés
par Wall Street.
Mais qu'a t'il bien pu se passer avec SAP R/3 ? Dans le cas
présent, le progiciel de gestion intégré
a rencontré des difficultés dès son installation
démarrée dans la deuxième moitié
de l'année 1999. Par la suite, lors de sa mise en route,
le système a connu des interruptions plus particulièrement
dans le traitement des transactions. Ce désordre a
fini par aboutir à une surévaluation des stocks,
le progiciel comptant plus de produits que ceux réellement
disponibles dans les entrepôts. Résultat : le
personnel de Grainger a été forcé d'effectuer
à nouveau un inventaire manuellement.
Ce n'est certes pas la première fois que de telles
pertes sont enregistrées à cause d'un
ERP défectueux. En effet, l'an dernier, plusieurs
sociétés américaines dont Hershey
Foods Corp et Whirlpool avaient déjà eu
maille à partir avec des systèmes équipés
de SAP R/3. Dans le même temps, les progiciels
de gestion intégrés de Peoplesoft et d'Oracle
auraient également connu quelques ratés.
Selon Grainger, SAP ne seraient pas directement à
blâmer. Le distributeur américain, qui
enregistre un chiffre d'affaires de 4,3 milliards
de dollars avec 6 centres de distribution et 370 bureaux
locaux, estime que
c'est lors de l'installation du système complexe
que des erreurs ont pu être commises. Selon Hasso
Platner, directeur associé de SAP cité
par notre confrère le Wall Street Journal, il
serait raisonnable que les entreprises prennent contact
avec l'éditeur lors de la phase de définition
d'un projet complexe, pour éviter ce genre de
déconvenues. Par ailleurs, le responsable allemand
de l'éditeur d'ERP a reconnu entretenir des relations
moins assidues avec ses clients américains qu'avec
les européens...
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
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