Infogrames déploie des applications métiers sur son intranet Business Zone

Infogrames est l'un des grands éditeurs mondiaux de jeux-vidéo, qui a récemment connu un fort développement avec le rachat de plusieurs sociétés, dont l'américaine GT Interactive (1 200 personnes environ). Lorsque l'on se connecte au portail des intranets d'Infogrames, c'est une home page qui s'ouvre avec des liens vers de nombreux sites internes, l'intranet corporate Inet dédié à la communication, et surtout la Business Zone entièrement développée en XML par CosmosBay.
Or, celle-ci n'est rien de moins qu'un intranet applicatif à usages multiples. Les applications de mise à disposition, de transfert et de saisie d'informations qu'il propose seront accessibles par 1000 personnes dès février, plus de 2000 à la fin du premier semestre, soit la totalité de l'effectif. Actuellement, ce sont 50 personnes qui rôdent la Business Zone et s'en servent à usage professionnel depuis son lancement au début de l'été 1999.
Au départ, Infogrames recherchait surtout un outil de travail collaboratif qui tienne compte de sa situation éclatée. "Nous avons lancé une première version de la Business Zone pour de la saisie de contrats sous la forme client / serveur en juillet 1998, ce qui nous a permis de savoir instantanément que cette architecture n'était pas la solution" déclare Frank Simon, DSI d'Infogrames. "En plus du mode terminal peu ergonomique, le client / serveur n'est pas déployable de façon massive", car il faut partout installer le logiciel client, parfois lourd, chargé d'interpréter les données.
Et cette raison est également valable vis à vis du progiciel de groupware Lotus Notes. En effet, Infogrames équipe l'intégralité de son parc informatique des toutes dernières versions d'Internet Explorer depuis longtemps, mais pas de Notes. Du reste, l'éditeur se trouvant dans un contexte de fusions-acquisitions, il devient très difficile dans ces conditions de garder un parc homogène. Or, l'objectif affiché de connecter l'intégralité du personnel doit être rempli dans les 6 prochains mois.
Le prestataire de développement, CosmosBay, a donc été forcé de faire appel pour la Business Zone à une technologie à la fois standard, légère et évolutive. Le recours au langage XML s'est alors imposé, avec sa souplesse d'utilisation reconnue. Un document XML ne contient en effet que des données organisées suivant un modèle, qu'Infogrames a défini dans le cas présent avant de le transmettre à CosmosBay. C'est une feuille de style XSL, personnalisable à l'aide d'un éditeur, qui décrit la présentation à appliquer le moment opportun. La page d'accueil de l'intranet peut ainsi apparaître graphiquement différente suivant les utilisateurs.
Les principales applications métiers de la Business Zone touchent actuellement des juristes, des administratifs, et même des graphistes qui doivent bien à un moment donné consulter le planning auquel ils sont dévolus. De la gestion des produits à celle des équipes, en passant par le suivi financier, les étapes de fabrication et l'accès à une base de données juridique, les applications disponibles s'organisent en fonction du profil utilisateur. La gestion des droits d'accès figure même à la liste des outils de l'intranet, avec un accès restreint aux seuls administrateurs.
La formule XML évolutive semble donc payer. En effet, pour un investissement de départ de 1 à 2 millions de francs, Infogrames a prévu que la Business Zone pourrait lui rapporter plus de 100 millions de francs sur un plan indirect. En effet, l'impact d'un retard dans la sortie d'un produit sur l'organisation peut s'avérer phénoménal, avec des conséquences sur les plans commercial, marketing, juridique, logistique, etc. L'intranet, en étant accessible à tous, instaure un cadre de travail commun où chacun collabore davantage en recevant la bonne information au bon moment.
Les évolutions prévues sont nombreuses en terme de contenu applicatif, avec des temps de développement courts. Pour Frank Simon, "il s'agit de générer le plus de données possibles. Nous allons dans un premier temps réunir tous les métiers du groupe". Entre reporting, métadonnées et grande base de données unique, la Business Zone semble au delà du travail collaboratif se rapprocher petit à petit de la business intelligence et du décisionnel. [François Morel, JI]