Financer
son projet : convaincre de sa valeur ajoutée
Se
lancer dans le commerce inter-entreprises nécessite de disposer
de moyens importants. Côté marchand, il est impératif de déterminer
la pertinence de son projet et de bien mesurer la taille du
marché. Côté client, la nécessaire réorganisation des structures
existentes induit une réflexion globale sur la chaîne de valeur
de l'entreprise.
Pour réussir à s'imposer sur le marché, il convient d'en avoir
une vision globale et de bien maîtriser l'environnement. Faute
d'être suffisamment réactifs, de grands groupes industriels
vont se faire doubler par de nouveaux entrants, en fait de
petites structures très actives qui ont su convaincre de la
pertinence de leur projet.
Selon Lawrence Calcano de Goldman & Sachs, le B2B générera
aux Etats-Unis 25% des transactions boursières en 1999. Au
quatrième trimestre 1999, ce sont un peu plus de 8 milliards
de dollars d'investissements qui ont été effectués sur le
marché américain. Au niveau européen, Eddie Misrahi d'Apax
Partners souligne que les initiatives dans le domaine du B2B
sont à ce jour très limitées.
En Europe, seulement 20% des contrats signés par ce fonds
d'investissement concernent le commerce inter-entreprises.
Au contraire, aux Etats-Unis, plus de 80% des contrats sont
relatifs à ce type de marché. La réactivité des entreprises
américaines qui n'hésitent pas à restructurer leurs entreprises
et à faire évoluer leur modèle commercial sont les deux paramètres
essentiels de ce dynamisme. En Europe, le manque de créativité
et de pertinence des projets sont à l'heure actuelle les deux
freins majeurs. Pour convaincre les investisseurs, outre le
fait d'avoir une vision européenne voire mondiale du marché,
il faut apporter du contenu, des services et une différenciation
sur laquelle l'entreprise capitalisera : un défi qui reste
de loin à relever pour bon nombre d'acteurs.
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
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