Comment
EDF branche Internet sur ses lignes électriques
Après
les lignes téléphoniques, le câble, le
satellite et les ondes radio, Internet trouve maintenant le
moyen de passer à travers les lignes électriques.
EDF a mis au point cette technologie dans son centre de recherche
et développement de Clamart (92). Les premiers tests
ont été entrepris les 22 et 23 février
derniers dans un collège de Saint-Lô dans la
Manche à une vitesse de 350 kbit/s par seconde,
en coopération avec le conseil général
du département. Peu coûteuse sans aucune modification
du réseau électrique, cette technologie des
"courants porteurs en ligne" s'adresse particulièrement
bien aux écoles et collèges qui n'utilisent
pas Internet de façon continue. La première
expérience mondiale d'Internet par les lignes électriques
s'est en effet tenue il y a près d'un an dans un établissement
scolaire de Grande-Bretagne. "Le test a fonctionné au delà de nos espérances",
déclare Pierre Avoine, directeur de l'informatique
et des Inforoutes au Conseil Général de la Manche.
"Avec EDF, nous voulions tester ces technologies dans
l'environnement classique d'un collège. Les lignes
électriques sont un réseau de type étoile.
Nous savions que ce type de réseaux communiquait bien
sur une seule branche, et maintenant nous savons que la communication
peut se faire d'une branche à l'autre. De plus, un
câblage systématique n'est pas nécessaire,
ce qui permet des coûts moins élevés". Pour fonctionner, la technologie des "courants porteurs en
ligne" s'appuie sur un système de multiplexage par
fréquences proche de l'ADSL pour les lignes téléphoniques.
Dans le collège, un serveur ou même un simple
PC est relié d'un côté au réseau
de télécommunications pour recevoir Internet,
et de l'autre à un boîtier, qui lui-même
est relié au réseau électrique. Au dessus
de la fréquence de transmission du réseau électrique
à 50 Hz, le boîtier convertit les données
et les injecte à de très hautes fréquences
de l'ordre du MHz afin de transporter les informations en
même temps que le courant. Enfin, l'ordinateur connecté
à n'importe quelle prise de l'établissement
dispose lui aussi d'un boîtier capable de séparer
l'énergie de l'information, et peut ainsi accéder
à Internet via le réseau électrique partagé.
Aucun autre changement ni ajout n'est requis. Seule l'installation
d'un pilote logiciel pour le boîtier est obligatoire. Afin d'éviter la surchauffe à l'intérieur
des fils, les normes ont été revues par le Laboratoire
Central des Industries Electriques (LCIE) qui a donné
son accord. La fréquence de diffusion différenciée
s'avère sans risque d'électrocution, mais il
convient de rester vigilant car les hautes fréquences
sont synonymes de rayonnement. Or, ce dernier perturbant les
émissions radiophoniques, EDF poursuit son travail
de recherche et développement sur cet axe. Dès
le mois de septembre 2000, les tests reprendront dans 4 ou
5 autres collèges de la Manche, avec des vitesses
de transfert supérieures de l'ordre de 2, puis 5 Mbit/s.
"L'objectif est ensuite de généraliser
sur l'ensemble du département", poursuit Pierre
Avoine. "Les économies réalisées
en câblage seront réinvesties dans la satisfaction
des équipes pédagogiques pour faire en sorte
qu'Internet devienne un outil privilégié des
professeurs". [François
Morel, JI]
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