Pinnacle, l'autre façon de marier Net et TV

Qui a dit que les Américains n'étaient pas pragmatiques? Pinnacle Systems, fournisseur américain spécialisé dans les technologies en vidéo numérique, s'attaque en effet au marché de la télé interactive grand public par un biais plutôt surprenant. La société propose ainsi avec sa carte de réception vidéo PCTV une application permettant de relier l'Internet au... Télétexte. "Le Télétexte est une technologie qui n'existe qu'en Europe, explique Xavier Anne, directeur marketing de Pinnacle Systems France. Il est encore très utilisé en Allemagne, au Royaume-Uni et en France pour transmettre des informations financières, la météo, les programmes télé ou les sous-titrages." L'offre de l'Américain, baptisée e-Teletext, autorise les fournisseurs de contenus du Télétext - généralement les chaînes de télé - à créer des liens hypertextes aboutissant sur l'Internet. Pour le téléspectateur, il suffit alors de sélectionner une information sur la page Télétexte afin de basculer automatiquement sur la page Web correspondante.
E-Teletext, offre centrée exclusivement sur le Vieux Continent, ne doit pourtant rien au hasard en matière de stratégie. Pinnacle réalise aujourd'hui plus de 50% de ses 150 millions de dollars de chiffre d'affaires sur le marché européen. "Nous consolidons notre offre depuis 1997, poursuit Xavier Anne, avec les rachats successifs de Miro, constructeur de cartes vidéo grand public, de Targa, constructeur de cartes vidéo Mac, et de la division serveurs vidéo de Hewlett-Packard." Fortement installé dans le monde de la vidéo professionnelle, Pinnacle a ainsi participé à l'équipement des régies numériques broadcast de France 2, de France 3 ou encore de Canal Plus.
Même si l'offre E-Teletext peut paraître à contre-courant en matière de convergence télévision-Internet, elle indique néanmoins le positionnement très clair de l'Américain sur ce futur, et important, marché grand public et professionnel. A ce titre, il ne serait pas étonnant que Pinnacle chasse bientôt sur les terres de Netgem. Mais à sa manière...
[Ludovic Desautez, JI]