Stratégie
Internet "made in Cambridge"
Surfant
sur la vague Internet, Cambridge
Technology Partners propose Digital Strategy, une offre
de services destiné à évaluer l'impact
de la nouvelle économie sur l'entreprise. Comment appréhender
cet impact ?
"La nouvelle économie a favorisé l'apparition
des infomédiaires qui animent et organisent des nouvelles
places de marché virtuelles. Ces derniers sont symptomatiques
de la révolution en cours : il faut devenir iconoclaste
et réinventer les modes de distribution, d'approvisionnement
sans préjugés", prône Philippe Niewbourg,
rédacteur en chef de CXP Informations. Il ajoute: "Le
point crucial de ce phénomène de désintermédiation
dans les circuits de distribution traditionnelle reste la
logistique." C'est pourquoi les sociétés
brick and mortars (les firmes bien établies qui possèdent
une solide logistique) sont finalement bien placées
dans la course, face à leurs jeunes rivales, les start-up,
purs produits de la nouvelle économie. "La logique
transactionnelle est inversée : auparavant on packageait
son bien et on le poussait vers le consommateur, désormais
le consommateur émet son besoin et on lui fournit le
produit qui correspond. Le danger de ce modèle est
tout de même la perte de maîtrise du consommateur,
note Frédéric Weil, directeur Europe de l'offre
Digital Strategy chez Cambridge Technology Partners. Par ailleurs
les infomédiaires vont usurper la relation client,
c'est un risque."
Ces infomédiaires, qui sont-ils ? Les fournisseurs
de services tel office.com
qui sur une page présente un bouquet de services aux
PME (fourniture, prêts...); les agrégateurs
qui réunissent différentes commandes pour obtenir
de meilleurs prix tel orderzone.com;
les places de marché tels ebay.com
ou priceline.com
qui pratiquent l'enchère inversée (l'acheteur
expose son budget, son désir et les fournisseurs s'adaptent);
les orchestrateurs de processus, experts d'un domaine
en particulier (logistique, ressources humaines) tel globalogistics.com;
les facilitateurs de services autour d'un produit spécifique
(edmunds.com);
les intégrateurs qui maîtrise une chaîne
de valeur de bout en bout tel Dell.
La méthodologie "made in Cambridge" repose
sur différentes étapes. Tout d'abord, transposer
son offre sur le Web en redéfinissant et en améliorant
sa chaîne de valeur; ensuite investir dans la technologique
(un aspect non-négligeable) et enfin entrer dans une
logique de re-définition permanente. "Dans tous
les cas, inutile de tabler sur un plan de développement
sur 5 ans", prévient Frédéric Weil,
il faut sans cesse tester et réviser. Par ailleurs,
l'investissement est très souvent sous-estimé,
selon lui, aussi bien en terme de coût que de complexité.
L'investissement se multipliant parfois par trois par rapport
aux prévisions initiales. Enfin, il faut aller vite,
se lancer rapidement, quitte à corriger ensuite.
La méthode a-t-elle fait ses preuves ? Le groupe SGS
(Société Générale de Surveillance),
organisme international de certification et de contrôle
de commerce, est montré en exemple d'une "internétisation"
réussie. Cette firme qui existe depuis près
de 100 ans a en l'espace de cinq mois redéfinit avec
l'aide de Cambridge son modèle économique et
ses services. Au final, un site SGSonsite
qui a pour vocation la certification des cyber-fournisseurs
présents justement sur les places de marché.
"L'objectif est de garantir le capital confiance des
acheteurs potentiels face aux vendeurs." Une adaptation
judicieuse du coeur de métier. Depuis l'annonce du
nouveau business model, l'action SGS a fait un bond de plus
de 60% !
[Alexandra
Bissé, JI]
Facteurs de succès et d'échec
de sa Digital Strategy:
Succès
|
Echec
|
Re-définition
permanente de la stratégie e-business |
Sous-estimation
des changements fondamentaux |
Concentration
sur les principale compétences |
Application
des modèles de l'ancienne économie à la nouvelle économie |
Construction
de modèles d'entreprises reliés |
Incapacité
à définir les besoins avec la rapidité nécessaire |
Développement
de solides relations de confiance |
Incapacité
à développer des structures adéquates |
Réalisation
d' économies d'échelle durables |
Incapacité
à se concentrer sur les principales compétences |
Source
: Cambridge Technology Partners
[Alexandra
Bissé, JI]
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