Tout d'abord, ne
pas confondre codification et classification ! Codifier,
c'est donner à chaque article un nom, un identifiant.
La bonne pratique eAchat est de ne pas codifier les
articles. On utilisera en effet le code du fournisseur
(voire celui du fabricant), ce qui revient, de fait,
à lui déléguer la codification. Cette bonne pratique
n'est toutefois applicable que si l'on ne gère pas les
articles en stocks.
Classifier, en revanche, c'est affecter chaque article
à une famille contenant tous les articles se "comportant
de la même façon" selon des critères permettant de piloter
la performance achat. La classification est donc un
élément clé du tableau de bord achat, du pilotage du
panel fournisseurs, de l'analyse de la dérive achats
et de l'organisation achats elle-même. Elle se décompose
en plusieurs niveaux. Le niveau le plus élémentaire
de la classification achat représente la maille la plus
fine à laquelle chaque transaction d'achat est attachée.
L'utilisation de la classification comme axe de reporting
permettra, par exemple, d'analyser dans un référentiel
commun et unique, les valeurs achats respectives entre
les différentes entités d'un groupe et ainsi d'identifier
les synergies potentielles. De plus, à un niveau
donné de la classification, peut être associé un panel
de fournisseurs. Par ce biais, il est possible de suivre
et d'analyser la structuration du panel fournisseurs
et de mettre en uvre les actions nécessaires à sa rationalisation.
La classification des achats est un élément
constitutif de la mesure de la performance achat et
représente le niveau le plus fin de définition des actions
de stratégies achat. En général, la dérive achat est
calculée manuellement à partir d'éléments fournis par
les systèmes achats. Enfin, chaque acheteur est responsable
d'un ensemble de famille d'achats et donc d'une partie
du panel de fournisseurs : définition de la stratégie
achat par famille, établissement des objectifs, gestion
du panel de fournisseurs, gestion des évolutions de
la classification dont il a la charge. L'organisation
achat s'appuie donc sur cette classification.
Deux approches de classification coexistent. L'approche
externe est fondée sur des standards. Elle facilite
naturellement la communication avec les fournisseurs
sous réserve toutefois que le standard soit suffisamment
développé dans le domaine d'activité du groupe. Une
question plus essentielle encore est de savoir si ce
standard est pertinent en termes d'analyse de la performance
achat. En effet, les standards du marché sont généralement
conçus comme des dictionnaires. En s'inspirant des deux
grandes façons de construire des plans de comptes, on
peut dire qu'ils sont plus par "nature" (ce que c'est)
que par "destination" (ce à quoi ça sert). C'est pourquoi,
on voit des groupes adopter des classifications internes
et communiquer avec leurs fournisseurs en utilisant
une classification standard comme pivot de traduction.
L'arborescence de navigation est une notion orientée
utilisateurs. Prenons l'analogie d'un supermarché. Il
existe une classification qui permet de piloter la performance
mais la personne qui fait ses courses n'en sait rien.
Elle ne connaît que les rayons et les têtes de gondole.
Dans tel magasin, les articles seront rangés par "nature"
et le sachet de café sera rangé avec le thé et autres
infusions. Dans tel autre, les articles seront rangés
par "destination" (on dit "univers" dans le monde de
la distribution), le sachet de café sera alors rangé
avec les confitures dans le rayon "petit-déjeuner".
Ce même sachet de café sera d'ailleurs, le cas échéant,
également rangé en tête de gondole sous forme d'offre
promotionnelle. De même les céréales "bio" seront rangées
soit avec les céréales, soit avec le "petit-déjeuner",
soit encore avec les produits "bio". L'arborescence
de navigation est une façon de
naviguer à travers
le catalogue pour arriver à ce que l'on cherche. Elle
est donc susceptible d'être très différente de la classification.
Certains groupes toutefois prennent le parti de ne pas
utiliser cette arborescence. Pour ces groupes, toute
recherche se fait dans le moteur de recherche. Après
tout, dans l'analogie du supermarché, il y a
bien des bornes interactives pour savoir où trouver
ce que l'on cherche. Une question existentielle toutefois,
combien de personne l'utilisent ? Comme toujours, vos
commentaires sont les bienvenus.
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