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Chronique / Pierre Lombard
Mardi 23 juillet 2002

Gestion des connaissances : vers une nouvelle organisation du travail La valeur de la production de l'entreprise change radicalement, la nature de son capital aussi. Il est temps d'analyser et de gérer en profondeur le capital connaissance des organisations. Ce que font Joanna Pomian et Claude Roche dans un livre important sur le management des connaissances.-->
par Pierre Lombard
[Directeur e-business,
Benchmark Group
]
          

A l’heure où l’on se demande « Pourquoi le capitalisme est malade », comme titrait Le Monde vendredi 19 juillet, la lecture de « Connaissance capitale » (1) est salutaire. Voilà en effet un ouvrage qui nous aide à saisir les récentes mutations qu’ont subies les entreprises – évolution des notions de travail, de capital, de valeur – avant d’envisager de nouvelles organisations où la gestion des connaissances tient un rôle très important. Le livre allie la pratique de terrain et une profonde réflexion théorique. Il reflète en cela la personnalité de ses auteurs. Docteur en informatique, Joanna Pomian est à l’origine de concepts clés du
management des connaissances : elle les met en pratique au sein des entreprises qu’elle conseille par l’intermédiaire de Nemesia, un cabinet qu’elle dirige depuis sa création en 1995. Ingénieur et docteur en philosophie, Claude Roche s’intéresse depuis plus d’une quinzaine d’années à l’économie de l’immatériel. Il est aujourd’hui consultant à la Direction du management de France Télécom. Parmi la somme importante de concepts exposés dans le livre, quelques uns retiennent particulièrement l’attention.

L’entreprise doit gérer son capital connaissance. Au fur et à mesure que le travail devient plus complexe, plus intellectuel, il a besoin pour s’effectuer dans des conditions optimales de mobiliser un potentiel important de connaissances et de savoirs. Il peut s’agir de l’intelligence ou de la compétence des collaborateurs. Mais, il peut s’agir également de leur capacité à mobiliser une connaissance autre (par le biais d’Internet, par exemple). Cette réalité de fonctionnement constitue le capital connaissance de l’entreprise : il doit être géré ce qui implique de mettre en place un management des connaissances global.

L’entreprise crée de la connaissance en affrontant des épreuves. Bien entendu, l’ouvrage évoqué ici répertorie les formes de connaissance manipulée dans une organisation : individuelle informelle (savoirs relationnels des commerciaux par exemple) ; collective informelle (pratiques maison de relation avec les clients) ; connaissance formalisée, c’est-à-dire les outils documentaires construits à partir de l’activité quotidienne (bases de données, bases documentaires, systèmes experts, etc.). Mais on va jusqu’à se demander dans ce livre comment apparaissent de nouveaux savoirs. Les auteurs affirment que la connaissance dans l’organisation se crée au cours des « épreuves », situation au cours desquelles on ne peut pas reconduire à l’identique une solution existante. Lorsque l’on élaborera un nouveau processus de travail par exemple ou lorsque l’on répondra à un appel d’offres inédit. La notion est importante (2) : elle permet de fixer des repères dans le développement des connaissances de l’organisation.

La gestion des connaissances ne se limite pas aux outils d’information. Le thème de la gestion des connaissances a fait son entrée dans les entreprises avec l’installation de nouveaux outils d’information et de communication. Ce socle technologique est bien entendu nécessaire : on ne saurait envisager aujourd’hui une communication efficace sans mettre en place des circuits de transmission de documents (workflows) ou des applications de travail collaboratif. Mais les auteurs soulignent qu’il ne faut pas pour autant limiter la gestion des connaissances à l’utilisation de ces outils. En effet, l’enjeu dépasse largement ce cadre technique et porte sur le travail de la connaissance, sa dynamique en entreprise, la manière de le manager en fonction de la stratégie, l’articulation de ce management avec la gestion quotidienne de l’entreprise.

Ces concepts plutôt théoriques sont confrontés à la réalité du fonctionnement des entreprises. Des études de cas (Valeo, Cebal , Air Liquide) sont tirés de l’expérience professionnelle des auteurs. Enfin on retiendra du livre de Joanna Pomian et de Claude Roche de précieux conseils pour concevoir et conduire des projets de management de connaissance dans toutes leurs dimensions : organisation, communication, formation, technologie. Une vision complète pour appréhender des nouvelles organisations du travail et de nouvelles valeurs de la production de l’entreprise.

(1) Connaissance capitale, Management des connaissances et organisation du travail, par Joanna Pomian et Claude Roche, 650 pages, 58 euros, Editions Sapientia L’Harmattan.

(2) Joanna Pomian avait déjà évoqué la notion d’épreuve dans un ouvrage précédent : Management des connaissances, sous la direction de Manuel Zacklad et de Michel Grundstein, Hermès Sciences.

[Pierre Lombard, Directeur e-business Benchmark Group]


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